Le 24 février 1972, le président Boumédiène décrète la « décolonisation pétrolifère » : nationalisation des oléoducs et des gazoducs, prise de contrôle des sociétés françaises. Deux ans plus tard, le premier choc pétrolier multiplie par trois les recettes que l'Algérie tire de ses hydrocarbures. Le pays est riche [...]. En réalité, l'Algérie va vite devenir un État rentier. Elle exporte ses hydrocarbures, mais elle importe tout le reste [...]. Le pays achète à l'étranger de plus en plus de denrées alimentaires [...]. Il en va de même de la plupart des biens de tous les jours [...]. Ces importations profitent, via le versement de pots-de-vin, à la nomenklatura¹ [...]. En 1986, à la suite du contre-choc pétrolier, l'Algérie voit ses revenus issus de la vente des hydrocarbures chuter de moitié [...]. [Ceci] conduit à l'embrasement d'octobre 1988².