La connaissance des liens de parenté est utilisée en santé, en agriculture ou encore en conservation de la biodiversité. [...] Il y a des super connexions qui se font quand on connaît les liens de parenté entre les différentes souches de bactéries ou de virus : la forme de ces arbres de parenté nous dit quelque chose sur la façon dont le virus se propage, combien de temps il met à infecter un nouveau patient, combien une personne infecte d'autres personnes. En agriculture, [...] on sait que la monoculture — le fait de n'avoir aucune variabilité génétique pour les cultures — est un vrai problème, parce que si un parasite arrive, il va tuer tous les individus. On a besoin de la diversité. [...] Pour savoir avec qui on pourrait croiser le maïs pour essayer de récupérer un peu de diversité, il peut être bon de savoir que son plus proche parent est la téosinte.

Une idée reçue, c'est l'exemple de la girafe et le long cou. L'idée est que si les girafes ont un long cou, c'est parce qu'elles se sont adaptées, comme s'il y avait une sorte de volonté. Ce n'est pas vrai. [...] Pourquoi est-ce que les girafes ont un grand cou ? L'idée simple et super importante à comprendre, c'est l'idée de variabilité, [...] c'est-à-dire que dans une population, pour une espèce donnée, tous les individus sont génétiquement un peu différents les uns des autres. Ça, c'est le hasard. [...] Dans une population, il va y avoir par hasard des girafes qui ont des petits cous et des girafes qui ont des grands cous. [...] Quand l'environnement change, les espèces qui se trouvent mieux adaptées à ce nouvel environnement vont forcément faire plus de bébés. [...] Cette variabilité va être sélectionnée par l'environnement, mais le hasard va aussi jouer un énorme rôle dans le fait que certaines mutations vont gagner en fréquence dans la population.

Une bonne façon d'expliquer l'évolution est de partir du centre, de l'origine de la vie : repartir de cette origine et expliquer le processus évolutif tel qu'il se fait (mutation, spéciation, extinction, etc.). Si on fait ça, on se rend compte que toutes les espèces actuelles ont le même temps évolutif comparé à cette origine unique de la vie. Donc l'humain et Escherichia coli ont exactement le même temps évolutif. De cette façon-là, on ne peut pas dire que l'un est plus évolué que l'autre.