Ma très grande et très chère fille, tu m'as fait plaisir en m'écrivant et en te souciant de ma santé. J'ai eu l'ennui de savoir que tu es venue pendant que j'étais absente pour deux ou trois heures. J'étais allée voir quelque chose qui t'aurait bien amusée et intéressée.

Elle ne comprenait pas d'ailleurs qu'une période de l'année fût plus spécialement désignée pour n'y rien faire. « Je n'ai jamais eu de vacances, moi », disait‑elle, et c'était vrai, elle n'avait connu ni l'école ni le loisir, elle avait travaillé enfant et travaillé sans relâche.

Si le meurtrier se dénonce lui‑même, il ne lui sera fait aucun mal, et il ne sera condamné qu'à quitter le pays. Si l'un de ses complices le dénonce, il gagnera l'impunité.

Ici, sous de grands toits où scintille le verre,
La vapeur se condense en force prisonnière :
Des mâchoires d'acier mordent et fument ;
De grands marteaux monumentaux
Broient des blocs d'or sur des enclumes,
Et, dans un coin, s'illuminent les fontes
En brasiers tors et effrénés qu'on dompte.

Chaque année, à la fête de la Saint‑Pierre, s'ouvre « la foire aux fiancés ». Ce jour‑là, il y a réunion de toutes les filles du comitat. Elles sont venues avec leurs plus belles carrioles attelées de leurs meilleurs chevaux ; elles ont apporté leur dot, c'est‑à‑dire des vêtements filés, cousus, brodés de leurs mains, enfermés dans des coffres aux brillantes couleurs ; familles, amies, voisines, les ont accompagnées. Et alors arrivent les jeunes gens, parés de superbes habits, ceints d'écharpes de soie. Ils courent la foire en se pavanant ; ils choisissent la fille qui leur plaît ; ils lui remettent un anneau et un mouchoir en signe de fiançailles, et les mariages se font au retour de la fête.

Ce soir‑là, en sortant du travail, je cours me réfugier dans le premier bar, en face de la gare. Je m'assois devant le baby‑foot et je commande un whisky pour fêter mes trente‑trois ans. Je tente de joindre Ana sur son portable, elle ne répond pas. Je m'acharne. Compose son numéro à plusieurs reprises.

L'enfant entend que c'est la langue de l'ennemi. Il est dans les bras de l'ennemi, il rit avec lui. Une peur terrible le saisit, il pleure, il se met à hurler.

Un jour, en entrant dans ce village où son cœur était resté, elle aperçut une femme, qui sortait de la boutique Choquet au bras de son bien‑aimé. C'était sa femme. Il était marié. Le soir même, elle se jeta dans la mare qui est sur la place de la Mairie. Un ivrogne attardé la repêcha et la porta à la pharmacie.

Une fois dans sa vie, Akaki Akakiévitch fit preuve de fermeté ; il déclara aux policiers qu'ils n'avaient pas le droit de l'empêcher d'entrer, car il venait du ministère pour une affaire importante et que s'il portait plainte, ils verraient ce que ça leur coûterait.

Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l'usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses, dont une autre femme de sa caste ne se serait pas aperçue, la torturaient et l'indignaient. La vue de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regrets désolés et des rêves éperdus [...] Elle avait une amie riche, une camarade de couvent qu'elle ne voulait plus aller voir, tant elle souffrait en revenant. Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse.