Accablé de paresse et de mélancolie,
Je rêve dans un lit où je suis fagoté,
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.

Certain renard gascon, d'autres disent normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille
 Des raisins mûrs apparemment,
 Et couverts d'une peau vermeille.
Le galant en eût fait volontiers un repas ;
 Mais comme il n'y pouvait point atteindre :
« Ils sont trop verts, dit‑il, et bons pour des goujats. »
 Fit‑il pas mieux que de se plaindre ?

Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle.

Si frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.

Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout

Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit,

Reste de Rome. Ô mondaine inconstance !
Ce qui est ferme est par le temps détruit,
Et ce qui fuit au temps fait résistance.

Rome ne porte point ses regards curieux
Jusque dans des secrets que je cache à ses yeux.
Imitez son respect.


        On sait ce qu'elle en pense.


Elle se tait du moins : imitez son silence.


Ainsi Néron commence à ne se plus forcer.


Néron de vos discours commence à se lasser.


Chacun devait bénir le bonheur de son règne.


Heureux ou malheureux, il suffit qu'on me craigne.