Lisez à voix haute l'incipit de ce roman.
La première fois qu'Aurélien vit Bérénice,/ il la trouva franchement laide.// Elle lui déplut,/ enfin.// Il n'aima pas comment elle était habillée.// Une étoffe qu'il n'aurait pas choisie.// Il avait des idées sur les étoffes.// Une étoffe qu'il avait vue sur plusieurs femmes.// Cela lui fit mal augurer de celle-ci / qui portait un nom de princesse d'Orient / sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût.// Ses cheveux étaient ternes ce jour-là,/ mal tenus.// Les cheveux coupés,/ ça demande des soins constants.// Aurélien n'aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune.// Il l'avait mal regardée.// Il lui en demeurait une impression vague,/ générale,/ d'ennui et d'irritation.// Il se demanda même pourquoi.// C'était disproportionné.// Plutôt petite,/ pâle, je crois…// Qu'elle se fût appelée Jeanne ou Marie,/ il n'y aurait pas repensé,/ après coup. //Mais Bérénice.// Drôle de superstition.// Voilà bien ce qui l'irritait.//Il y avait un vers de Racine que ça lui remettait dans la tête, /un vers qui l'avait hanté pendant la guerre,/ dans les tranchées,/ et plus tard démobilisé.// Un vers qu'il ne trouvait même pas un beau vers,/ ou enfin/ dont la beauté lui semblait douteuse,/ inexplicable,/ mais qui l'avait obsédé,/ qui l'obsédait encore ://
Je demeurai longtemps/ errant dans Césarée…