Manon Lescaut

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Les grands thèmes de l'œuvre

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La violence des passions

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C'est que je l'aime avec une passion si violente, qu'elle me rend le plus infortuné de tous les hommes.
Des Grieux, Manon Lescaut, p. 33.
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Parce qu'elle s'oppose à la raison, qu'elle asservit les individus et qu'elle est cause de souffrances, la passion est régulièrement dénoncée dans la littérature des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans Manon Lescaut, c'est la violente passion amoureuse de Des Grieux qui entraîne le récit. L'Avis de l'auteur semble ainsi nous mettre en garde contre les ravages de la passion. Néanmoins, n'est-ce pas la grandeur de cette passion que Des Grieux invoque pour justifier et ennoblir même ses actions les plus viles ?
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La liberté et la quête du bonheur

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Vous me revoyez tel que vous me laissâtes il y a quatre mois : toujours tendre, et toujours malheureux par cette fatale tendresse dans laquelle je ne me lasse point de chercher mon bonheur.
Des Grieux à Tiberge, Manon Lescaut, p. 130.
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Poursuivant en dépit des obstacles leur quête du bonheur, Manon et Des Grieux affirment leur liberté d'aimer et de jouir de la vie sans entraves. Pourtant, esclaves de leurs passions – l'une pour le plaisir, l'autre pour Manon –, sont-ils véritablement libres ? Obsédé tout au long du roman par les revers de la Fortune ou de la Providence, Des Grieux lui-même semble répéter qu'il n'est qu'un jouet aux mains du destin.
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La morale et les normes sociales

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Par quelle fatalité, disais-je, suis-je devenu si criminel ?
Des Grieux à Tiberge, Manon Lescaut, p. 109.
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Les deux amants transgressent toutes les normes sociales et morales, plongeant même parfois dans l'illégalité... Pourtant, nous ressentons de l'empathie pour eux : présenté comme un « traité de morale » (Avis de l'auteur, p. 28), mais volontairement ambigu (Des Grieux ne montre pas véritablement de regrets), le roman nous invite à nous interroger sur le rapport de l'individu aux règles imposées par la société.
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Le pouvoir de l'argent

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Ruiné lors de sa première rencontre avec Renoncour, Des Grieux ne cesse de courir après l'argent tout au long du roman. En effet, celui-ci est la clé de tout, y compris du cœur de Manon, « passionnée pour le plaisir » (p. 80), qui redoute la précarité.
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Mensonge et manipulation

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Quelque répugnance que j'eusse à tromper, je me laissai entraîner par une cruelle nécessité.
Des Grieux, à propos de la triche au jeu, Manon Lescaut, p. 97.
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Tour à tour menteur et tricheur, Des Grieux semble expert dans l'art de manipuler les autres... Au point de nous interroger sur la valeur de son récit : Renoncour n'est-il pas également manipulé par ce beau parleur... et nous-mêmes à travers lui ?
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Lexique

Amant : au XVIIIe siècle, désigne une personne qui en aime une autre, et qui en est aimée en retour.

Dupe : personne que l'on trompe facilement.

Fortune : déesse du hasard et de la chance pour les Romains, la fortune désigne ensuite le hasard de la destinée humaine.

Maîtresse : au XVIIIe siècle, désigne une femme aimée et courtisée par un homme.

Passion : le mot provient du latin patior, qui signifie « souffrir, endurer ». Il désigne donc à l'origine la souffrance liée à un sentiment intense, avant de désigner le sentiment lui-même.

Providence : gouvernement de Dieu sur le monde.

Transport : vive émotion, sentiment passionné, et manifestation de ce sentiment.

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