Ressource affichée de l'autre côté. Faites défiler pour voir la suite.
Carte d'identité
Origine
Les surréalistes tirent le nom de leur mouvement d'Apollinaire, qui avait sous‑titré sa pièce Les Mamelles de Tirésias « drame surréaliste » (1917).
Notions-clés
Provocation, désacralisation de l'art, communisme, inconscient, écriture automatique, communisme.
Contexte
Le mouvement surréaliste apparait au lendemain
du traumatisme de la Première Guerre mondiale
et de la révolution russe de 1917. Les surréalistes sont
influencés par le communisme naissant, mais aussi
par les découvertes de Freud sur l'inconscient. Né en
Belgique et en France, avec André Breton qui publie le
Manifeste du surréalisme en 1924, le mouvement se
répand dans de nombreux autres pays.
Ressource affichée de l'autre côté. Faites défiler pour voir la suite.
Rompre avec les codes traditionnels
Précurseur du surréalisme, Apollinaire joue avec les codes
traditionnels : « Les Colchiques », par exemple, apparait
comme un sonnet déstructuré. Les rimes sont parfois remplacées
par des assonances et, surtout, la suppression de
la ponctuation et l'invention des calligrammes créent des
expériences de lecture inédites.
En 1916, le mouvement Dada nait à Zurich : sous l'impulsion
de Tristan Tzara, les dadaïstes répondent à l'absurdité de la
guerre par un art de la folie et de la provocation, en rupture
avec les conventions artistiques bourgeoises. C'est un
mouvement de révolte contre l'ordre établi, qui cherche à
désacraliser l'art.
À leur suite, André Breton et Philippe Soupault développent
le mouvement surréaliste en 1924. Comme les dadaïstes, ils
rejettent les règles traditionnelles, mais ils vont plus loin
avec l'écriture automatique, une écriture qui serait libérée
de tout contrôle pour exprimer directement l'inconscient.
Ressource affichée de l'autre côté. Faites défiler pour voir la suite.
Engagement politique
Pour les surréalistes, la Première Guerre mondiale révèle une
crise profonde des valeurs humanistes.
La Révolution russe de 1917 porte sur la scène internationale
les idéaux du marxisme et du communisme, qui influencent
profondément les dadaïstes, puis les surréalistes. Ils rejettent
le capitalisme et plus largement toutes les valeurs de la bourgeoisie.
À partir de 1930, André Breton cherche à mettre le
mouvement au service du communisme.
Je crois à la résolution future de ces deux
états, en apparence si contradictoires,
que sont le rêve et la réalité, en une sorte
de réalité absolue, de surréalité, si l'on
peut ainsi dire.
― André Breton, Manifeste du surréalisme, 1924.
Texte A
Carole Reynaud‑Paligot, Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques
En désirant « transformer le monde » et « changer la
vie », [le surréalisme] lie de manière indissociable […]
la révolution poétique et la révolution politique. […]
La démarche surréaliste, en proposant une éthique
centrée sur la liberté, le désir, les passions, s'oppose
radicalement aux valeurs bourgeoises. De plus, le surréalisme
intègre une vision de l'art profondément égalitaire.
Chaque homme, chaque femme, possède des
virtualités créatrices entravées par la société mais qui ne
demandent qu'à être mises au jour.
Carole Reynaud‑Paligot
« Histoire politique du mouvement surréaliste (1919‑1969) », Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 1994.
Ressource affichée de l'autre côté. Faites défiler pour voir la suite.
) qui cherchait à
donner accès à un monde supérieur invisible, les surréalistes
sont fortement influencés par les théories de Freud
sur l'inconscient, développées dans les années 1890‑1900.
Ils cherchent alors à écrire en échappant au contrôle de
la raison, afin d'atteindre le « fonctionnement réel de leur
pensée » (Texte A).
Pour cela, ils développent des techniques novatrices, comme
l'écriture automatique ou le jeu du cadavre exquis. L'art surréaliste
vise à créer la surprise en réalisant des associations
inédites de mots ou d'images. Les surréalistes sont fascinés
par le rêve et l'imagination, des thèmes omniprésents dans
leur écriture et dans les créations artistiques du mouvement
(voir
[Le surréalisme est] un automatisme psychique pur,
par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement,
soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement
réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence
de tout contrôle exercé par la raison, en dehors
de toute préoccupation esthétique ou morale le surréalisme
repose sur la croyance à la réalité supérieure de
certaines formes d'associations négligées jusqu'à lui, à la
toute‑puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée.
André Breton
Manifeste du surréalisme, 1924.
Doc. 1
René Magritte, Golconda
René Magritte, Golconda, huile sur toile, 80 x 100 cm,
Menil Collection, Houston, États‑Unis.
Ressource affichée de l'autre côté. Faites défiler pour voir la suite.
L'OuLiPo : Ouvroir de Littérature Potentielle
Alors que le mouvement surréaliste s'essouffle en France
après la mort d'André Breton en 1966, un nouveau mouvement
apparait : l'OuLiPo. Créé par le poète Raymond Queneau
et le mathématicien François Le Lionnais dans les années
1960, l'OuLiPo vise à créer des textes littéraires avec des
contraintes formelles.
Leur objectif est d'encourager la création et de découvrir les
potentialités du langage en utilisant des contraintes. Parmi
les plus célèbres, le S+7 consiste à remplacer les mots d'un
texte par le septième mot de même classe grammaticale
trouvé après lui dans le dictionnaire.
L'OuLiPo existe toujours : les oulipiens et oulipiennes élus
se réunissent chaque mois pour chercher de nouvelles possibilités
d'écriture.
