Quelles sont les relations entre emploi, diplôme et salaire ?
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Les études, un investissement en capital humain
Dans notre société, ceux qui ont fait les plus longues études sont en règle générale ceux qui obtiennent les emplois les plus prestigieux et les meilleurs salaires. Ils sont aussi moins souvent au chômage et obtiennent plus facilement des emplois stables en contrats à durée indéterminée (CDI).
Sachant cela, les individus adoptent un comportement rationnel : ils essayent d'obtenir les diplômes les plus valorisés possibles afin de s'insérer sur le marché du travail de la meilleure des façons. Il s'agit d'un calcul économique : il faut évaluer si les dépenses réalisées aujourd'hui (coût des études, renoncement au salaire) sont inférieures au supplément de salaire escompté dans le futur. La poursuite d'études est alors vue comme un investissement en capital humain.
Il faut noter, cependant, que les individus ne font pas des études uniquement pour des raisons financières : ils peuvent aussi souhaiter améliorer leurs « capabilités », c'est-à-dire leurs capacités à choisir la vie qui leur plaît et à s'épanouir. (
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Comment expliquer le lien entre salaire et diplôme ?
La poursuite d'études entraîne une augmentation du capital humain et donc de la qualification. Cette hausse de qualification est synonyme d'une productivité plus élevée, qui facilite l'embauche par une entreprise. Les plus diplômés sont donc en mesure d'être plus efficaces lorsqu'une entreprise les recrute. C'est pour cette raison qu'un diplôme plus élevé permet d'espérer un salaire plus élevé. Plus précisément, l'entreprise n'acceptera d'embaucher un salarié que si le salaire qu'elle doit lui verser est inférieur à sa productivité.
Tous les salariés n'ont pas la même productivité : sur les segments hautement qualifiés du marché du travail, par exemple, les travailleurs ont fait des études prestigieuses et leur diplôme leur permet de trouver facilement un emploi très qualifié et très bien payé. D'ailleurs, les entreprises, qui savent que ces salariés sont particulièrement bien formés et efficaces, sont prêtes à faire des efforts en termes de rémunération pour les recruter.
Cependant, cette loi économique qui lie diplôme et salaire ne fonctionne pas toujours et connaît des exceptions. C'est tout d'abord le cas d'individus qui ont réalisé de longues études mais qui sont au chômage ou connaissent une précarité de l'emploi du fait d'un manque de demandes dans le secteur correspondant à leurs qualifications. À l'inverse, ceux qui possèdent des talents particuliers sans avoir forcément fait d'études (artistes, sportifs, inventeurs), et qui ont par conséquent une productivité exceptionnelle dans leur domaine, peuvent espérer une rémunération élevée. (
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Le salaire a de nombreux autres déterminants
Le diplôme n'est pas le seul déterminant du salaire. Tout ce qui accroît
le capital humain, et donc la productivité, est susceptible de pousser les entreprises à embaucher à un salaire plus élevé. C'est le cas en particulier de l'expérience : plus un salarié a une ancienneté importante sur un poste, plus il en maîtrisera les enjeux, les gestes, les techniques, et plus il sera efficace.
Le salaire varie également selon la taille de l'entreprise. Souvent, les salariés ont tendance à préférer les petites entreprises, dans lesquelles, selon eux, le travail est moins pénible, la proximité avec l'employeur plus grande et où l'autonomie et les responsabilités du salarié sont favorisées. Face à ce défaut d'attractivité, les grandes entreprises proposent des salaires plus élevés et des carrières plus prometteuses.
Le salaire est enfin variable selon certaines caractéristiques propres au salarié : le genre, la couleur de peau, l'origine géographique, le handicap ou certains attributs physiques (l'obésité par exemple). On observe alors un phénomène de discrimination : les recruteurs sous-estiment les compétences de ces salariés et ne les recrutent pas, ou bien les recrutent à un salaire moindre. Dans le cas des femmes, il en résulte qu'elles occupent des emplois moins valorisés, qu'elles ont du mal à accéder aux postes les plus prestigieux (le « plafond de verre ») et, qu'à qualifications égales, elles reçoivent souvent un salaire moins élevé que celui des hommes. (
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Un accès aux diplômes socialement différencié
La réussite scolaire est intimement liée à l'origine sociale. En effet, en général, les enfants d'ouvriers obtiennent de moins bons résultats scolaires que les enfants de cadres et sont sous-représentés dans les filières les plus valorisées (baccalauréat général, grandes écoles, masters).
Une première explication réside dans la transmission, par la socialisation familiale, d'un capital culturel aux enfants. Le langage soutenu parlé dans le foyer familial ou la pratique régulière de la lecture augmentent les chances de réussite. L'autosélection peut constituer une autre explication : à résultats égaux, les enfants d'ouvriers renoncent plus souvent que les autres aux études les plus valorisées, en ayant le sentiment qu'ils ont moins d'atouts pour réussir.
Cependant, ce constat pessimiste peut être nuancé. En effet, en s'intéressant à ce qui se passe au sein même des milieux populaires, il apparaît que certains parents ont mis en place des dispositifs assurant la réussite scolaire de leurs enfants, mais aussi que les trajectoires de ces enfants peuvent les conduire à obtenir de hauts niveaux de diplôme. (
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Les notions à connaître
Capabilités :
Ensemble des capacités d'un individu qui le rendent apte à se comporter de manière informée dans le monde et à être en mesure de choisir lui-même la vie qui lui convient.
Capital culturel :
Ensemble des connaissances culturelles d'un individu qui sont valorisées par la société dans laquelle il vit : niveau de langage soutenu, connaissances des oeuvres de littérature, fréquentation des musées, etc.
Capital humain :
Ensemble des capacités et aptitudes d'un individu qui le rendent apte à exécuter des tâches de production données. Un capital humain élevé signifie que l'on est plus productif, et donc que l'on peut espérer une rémunération plus élevée.
Diplôme :
Titre scolaire qui garantit un certain niveau d'études et de compétences.
Discrimination :
Traitement différent réservé à un individu parce que l'on sous-estime ses capacités du fait de ses caractéristiques : genre, couleur de peau, handicap, traits physiques, etc.
Précarité de l'emploi :
Impossibilité d'accès à l'emploi stable qui oblige à alterner emplois en CDD et périodes de chômage.
Productivité :
Efficacité d'un travailleur, qui se calcule en rapportant ce qu'il produit au temps qu'il met à le produire.
Qualification de l'emploi :
Ensemble des compétences nécessaires pour occuper un poste de travail donné.
Salaire :
Rémunération des travailleurs salariés.
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