Leila Chaibi , députée européenne, est une des organisatrices de Nuit debout.
À la base, il y avait deux objectifs : la convergence des luttes, et la convergence des gens.[...] Pour la convergence des luttes, République s'est constituée en une sorte de rencontre de nombreux secteurs mobilisés. Agriculteurs en lutte, intermittents, syndicalistes... tous sont passés sur la place. J'ai pu observer qu'au sein de la commission banlieue, un grand travail a été fourni pour faire la jonction entre les réseaux des quartiers populaires et des réseaux de militantisme plus classique, ainsi que le DAL. Ces réseaux, qui avant ne se parlaient pas, vont maintenant continuer à travailler ensemble. Nuit debout a réussi à attirer et politiser tout une partie de la population. Évidemment, il y a des limites. Dès le départ, Nuit debout s'est demandé comment ne pas être un mouvement exclusivement parisien, comment élargir sa base sociale. Nous n'y sommes pas complètement parvenus, mais de nombreux participants ne s'étaient jamais mobilisés auparavant, d'autres avaient lâché le combat depuis longtemps. Ces gens-là, maintenant, sont mobilisés, ils ont relevé la tête. [...] Ce mouvement a été un important facteur de politisation pour cette génération.