À Évry, nous n'avons jamais cédé aux demandes religieuses portant sur la gestion des menus au sein de nos cantines scolaires. Nous ne pratiquons pas le menu sans porc, pour autant, chaque enfant a toujours le moyen de se nourrir de manière équilibrée. [...]
Mon parcours personnel est empreint de laïcité : j'ai débuté en politique aux côtés de Manuel Valls, alors maire (PS) d'Évry, qui a toujours porté avec beaucoup d'engagement cette valeur républicaine. Depuis 2014, je suis moi aussi élue et j'ai été confrontée à l'islam politique, ce qui m'a confortée dans mon désir d'aller plus loin pour comprendre pourquoi cette notion très française de la laïcité n'arrivait pas toujours à s'imposer dans nos quartiers.
D'autre part, en tant que juriste, je voulais analyser les textes et les décisions de justice s'y référant pour y voir plus clair. La laïcité est une notion floue pour l'opinion publique, peu de personnes parviennent à la définir. Certains y voient une interdiction de la religion dans l'espace
public, d'où des crispations et parfois, des provocations. J'ai donc tenté d'en apporter une définition juridique même si, bien sûr, j'explique aussi dans ma thèse que la laïcité est une notion à la fois juridique, philosophique et politique.
Enfin, je voulais montrer dans ma thèse que c'est une notion évolutive qui interagit avec d'autres principes comme l'égalité femmes-hommes par exemple, absente de notre Constitution lorsque la loi sur la séparation des Églises et de l'État est parue en 1905. Elle se transforme avec ces nouveaux principes, mais aussi avec la société et le contexte politique dans lequel nous vivons. Juridiquement, la laïcité impose un devoir de neutralité aux agents du service public, mais en aucun cas à ses usagers. Or, depuis quelques années, de plus en plus de règles encadrent la liberté religieuse des usagers à qui l'on demande de la discrétion dans l'expression de leur liberté. Ceci s'explique par le contexte politique actuel.