Depuis 2011, la question des migrations est devenue un enjeu important en Europe. Si la Méditerranée a toujours été une interface entre l'Europe, l'Afrique et l'Asie, les flux se sont considérablement accrus depuis le début du XXIe siècle.
Depuis le début des années 2010, on constate que les trois principales routes maritimes sur la Méditerranée – route occidentale vers l'Espagne, centrale vers Lampedusa en Italie, et orientale vers la Grèce – se sont beaucoup densifiées. Cela s'explique par la multiplication des conflits (Syrie, Irak, Afghanistan) et par une insécurité politique, économique et environnementale croissante (Soudan, Érythrée, Libye, Nigeria, Bangladesh, etc.). Le flux de personnes traversant la Méditerranée, et dans une moindre mesure arrivant à pied par la région des Balkans, s'est donc beaucoup accru : leur objectif premier est d'atteindre l'espace Schengen qui garantit ensuite la libre circulation des personnes. Parallèlement, on constate une augmentation des naufrages et des noyades (18 205 pour la Méditerranée entre 2014 et juin 2019), d'autant plus que ces flux sont essentiellement le fait de réseaux illégaux de passeurs, implantés sur les côtes des pays de transit comme la Turquie ou la Libye.
Face à cet afflux, dont le pic a été atteint en 2015, les acteurs européens ont adopté des politiques visant à contrôler et à retenir le plus possible les arrivées de migrants. L'agence Frontex a ainsi comme fonction principale de surveiller les frontières extérieures à l'espace Schengen, notamment les zones de fort passage en Méditerranée. Parallèlement, ont été instaurés en 2013 des hotspots (lieux de regroupement des migrants où les formalités administrative sont réglées) dans les zones d'arrivée des migrants : Lampedusa, Sicile, Lesbos en Grèce, ainsi qu'au Niger. Des accords sont enfin passés avec les pays de transit, pour tenter de contenir l'afflux de migrants : c'est le cas de la Turquie en 2016, du Niger ou du Maroc.
Cette politique a fortement divisé les Européens et suscite de vives critiques, notamment des acteurs humanitaires qui sillonnent la Méditerranée pour secourir les embarcations (SOS-Méditerranée, Open Arms).