Auguste songea deux fois à rétablir la République […]. Mais, songeant qu'il serait imprudent d'abandonner la République entre les mains de plusieurs, il se décida à garder le pouvoir. Il l'a consigné dans un édit en ces termes : « Puissé‑je consolider la République dans un état de sécurité et de splendeur ! Je serai assez récompensé, si sa bonne organisation passe pour être mon ouvrage.
Et si je puis me flatter, en mourant, de l'avoir établie sur des fondements durables. » Il accomplit lui‑même son vœu en faisant tous ses efforts pour que personne n'eût à se plaindre du nouvel ordre de choses. Il embellit aussi la ville de Rome et pourvut à sa sûreté pour l'avenir.

La défaite en Germanie va décider Auguste à arrêter l'expansion à l'Ouest et à fortifier la frontière de l'Empire sur le Rhin.

Sous son règne, la paix était établie sur terre et sur mer […]. Il n'essuya de défaites terribles que celles de Lollius et de Varus¹, toutes deux en Germanie. Trois légions furent taillées en pièces […] ! Il consacra de grands jeux à Jupiter pour le rétablissement des affaires de la République. Enfin, on dit qu'Auguste fut tellement consterné de ce désastre qu'il se frappait de temps en temps la tête contre la porte, en s'écriant : « Varus, rends‑moi mes légions ».