Le 11 octobre 1492, 33 jours après avoir quitté les Canaries (iles espagnoles au Nord de l'Afrique), l'équipage de la Santa Maria voit se profiler la terre ! Dans son journal de bord, Christophe Colomb relate le premier contact avec la population indigène1.
Jeudi 11 octobre
Moi, afin qu'ils nous aient en grande amitié et parce que j'ai connu qu'ils étaient gens à se rendre et convertir bien mieux à notre Sainte Foi par amour que par force, j'ai donné à quelques-uns d'entre eux quelques bonnets2 de couleur et quelques perles de verre qu'ils se sont mises au cou, et beaucoup d'autres choses de peu de valeur dont ils eurent grand plaisir ; et ils nous firent tant d'amitié que c'était merveille. Ensuite, ceux‑là venaient, nageant, aux chaloupes des navires dans lesquelles nous étions, et ils nous apportaient des perroquets, du fil de coton en pelotes, des sagaies3 et beaucoup d'autres choses qu'ils échangeaient contre d'autres que nous leur donnions, telles que petites perles de verre et grelots. Mais il me parut qu'ils étaient des gens très dépourvus de tout. Ils vont nus, tels que leur mère les a enfantés, et les femmes aussi, toutefois je n'en ai vu qu'une, qui était assez jeune. Et tous les hommes que j'ai vus étaient jeunes, aucun n'avait plus de trente ans ; ils étaient tous très bien faits, très beaux de corps et très avenants de visage, avec des cheveux quasi aussi gros que le crin de la queue des chevaux, courts et qu'ils portent jusqu'aux sourcils, sauf en arrière, quelques mèches qu'ils laissent longues et jamais ne coupent. Certains d'entre eux se peignent le corps en brun, et ils sont tous comme les Canariens, ni noirs ni blancs, d'autres se peignent en blanc et d'autres en rouge vif, et d'autres de la couleur qu'ils trouvent. Certains se peignent le visage et d'autres tout le corps ; certains se peignent seulement le tour des yeux et d'autres seulement le nez. Ils ne portent pas d'armes ni même ne les connaissent, car je leur ai montré des épées que, par ignorance, ils prenaient par le tranchant, se coupant. Ils n'ont pas de fer ; leurs sagaies sont des bâtons sans fer, et certaines ont à leur extrémité une dent de poisson, et d'autres différentes choses. Tous sont pareillement de belle stature, de belle allure et bien faits. [...] S'il plaît à Notre Seigneur, au moment de mon départ, j'en emmènerai d'ici six à vos Altesses4 pour qu'ils apprennent à parler. Je n'ai vu dans cette île aucune bête d'aucune sorte sauf des perroquets.
Étymologiquement, qui est né dans le pays.
Il fut pendant des siècles le couvre‑chef habituel du marin en Méditerranée.
Lances.
Les monarques catholiques d'Espagne Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon.