Cortés et son armée sont accueillis favorablement par Montezuma, empereur des Aztèques, à l'entrée de la ville nommée Tenochtitlán (devenue Mexico).
Le grand Montezuma s'avançait, superbement vêtu, comme il en avait l'habitude. Ses pieds étaient chaussés de sandales aux semelles d'or et enrichies de pierreries. Les quatre seigneurs qui se tenaient à ses côtés étaient aussi très brillamment vêtus. Outre ces seigneurs, d'autres, grands caciques1 s'occupaient à porter le dais2 qui recouvrait leurs têtes, tandis que quelques-uns encore s'avançaient devant Montezuma en balayant le sol sur lequel ses pieds devaient se poser, prenant soin de le couvrir de tapis afin qu'il ne foulât jamais la terre. Aucun de ces grands seigneurs n'osait lever les yeux sur lui.
[Plus tard, Cortés s'émerveille de l'architecture de la ville et entre dans un des temples consacrés aux dieux.]
Sur chaque autel s'élevaient deux masses comme de géants avec des corps obèses. Le premier, situé à droite, était, disait-on, Huichilobos, leur dieu de la guerre. Son visage était très large, les yeux énormes et épouvantables ; tout son corps, y compris la tête, était recouvert de pierreries, d'or, de perles grosses et petites adhérant à la divinité au moyen d'une colle faite avec des racines farineuses. Le corps était peint de grands serpents fabriqués avec de l'or et des pierres précieuses ; d'une main il tenait un arc et, de l'autre, des flèches. [...] Non loin se voyaient des cassolettes3 contenant de l'encens fait avec le copal4 ; trois cœurs d'Indiens, sacrifiés ce jour-là même, y brûlaient et continuaient avec l'encens le sacrifice qui venait d'avoir lieu. Les murs et le parquet de cet oratoire5 étaient à ce point baignés par le sang qui s'y figeait qu'il s'en exhalait une odeur repoussante.
Chef indigène muni d'une fonction importante.
Ici : pièce de tissu qui décore et protège du soleil.
Boîte de métal dans laquelle on fait brûler des parfums.
Résine d'arbres tropicaux.
Lieu destiné à la prière.