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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
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Chapitre 4.3
Texte 4

Marie Krysinska, Rythmes pittoresques (1890)

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Texte

Rythmes pittoresquesAudio

Crédits : Lelivrescolaire.fr

Le Démon de Racoczi


C'était une simple eau‑forte1 où, sur un fond brouillé, se détachait en noir exagéré – le Démon aux joues creuses, à la lèvre crispée par une gaieté féroce, ou peut‑être par quelque affreuse torture.
Mais ce n'était qu'une simple eau‑forte.

Puis le pli entre les sourcils froncés s'accentua.
Il s'accentua, — bien que la chose paraisse incroyable, —
Il se creusa plus profondément,
Figeant une expression d'angoisse farouche, sur cette face au sinistre rictus ;
Les cheveux se hérissèrent à n'en pas douter ;
Et l'archet que tenait la main du Démon eut un frémissement, s'anima,
— en vérité, — et fit rendre à l'instrument un son,
Un son jamais entendu jusqu'alors. —
Et si triste, qu'il semblait fait de tous les sanglots et de tous les glas2.
Et aussi doux que le parfum des tubéreuses3, flottant dans la crépusculaire clarté des soirs.

[…] Et sous l'archet du Démon s'épanouit alors tout un orchestre ;
S'épanouit alors comme une grande fleur — tout un orchestre.

Les violons traînaient des notes pâmées4, et parfois miaulaient comme des chats.
Les flûtes éclataient de petits rires nerveux.
Les violoncelles chantaient comme des voix humaines.

La valse déchaînait son tournoyant délire.
Rythmée comme par des soupirs d'amour ;
Chuchoteuse comme les flots,
Et aussi mélancolique qu'un adieu ;
Désordonnée, incohérente, avec des éclats de cristal qu'on brise ;
Essoufflée, rugissante comme une tempête ;
Puis alanguie, lassée, s'apaisant dans une lueur de bleu lunaire.

Et par l'archet du Démon évoqués,
Les Souvenirs passaient ;
Cortège muet,

En robes blanches et nimbés5 d'or, les Souvenirs radieux, les bons et purs Souvenirs ;
Sous leurs longs voiles de deuil, les douloureuses Ressouvenances ;
Les ombres des Amours morts passaient couronnées de fleurs desséchées.

L'archet s'arrêta avec un grincement sourd.
Le Démon était toujours devant moi avec son sinistre rictus ;
Mais ce n'était vraiment qu'une simple eau‑forte.

Dans l'air opaque, le ciel pesait comme un remords.
Section V, « Les Résurrections », vers 19 à 29 et 34 à 55.
1. Gravure.
2. Son d'une cloche d'église annonçant une mort.
3. Fleurs très parfumées.
4. Extasiées.
5. Auréolés, entourés.
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Doc. 

Placeholder pour Le Rêve de TartiniLe Rêve de Tartini
Le zoom est accessible dans la version Premium.
Julien Léopold Boilly, Le Rêve de Tartini (détail), 1840, gravure, collection privée.
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Éclairage

L'ekphrasis, c'est‑à‑dire la description d'une œuvre d'art, est une tradition littéraire qui remonte à l'Antiquité. La description doit donner vie à l'œuvre, l'animer : l'auteur ou l'autrice re‑joue ainsi l'acte de création.
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Supplément numérique

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Questions

1. En quoi ce poème relève‑t‑il de l'ekphrasis ?

2.
Grammaire
Analysez l'expression de la négation dans la phrase soulignée.
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