Un poème peut se présenter avec des vers réguliers ou des vers libres. Il peut également correspondre à une forme fixe ; ainsi, le sonnet est composé de deux quatrains et de deux tercets en alexandrins. Enfin, le poème peut être écrit en prose.

Les différents types de vers
Les vers les plus utilisés sont les vers pairs, notamment les vers longs.

3 syllabes = trisyllabe	6 syllabes = hexasyllabe	10 syllabes = décasyllabe
5 syllabes = pentasyllabe	8 syllabes = octosyllabe	12 syllabes = alexandrin

Déterminer la longueur d'un vers
La longueur d'un vers est déterminée en comptant le nombre de syllabes.

Exemple : Les/par/fums/ne/font/pas/fris/son/ner/sa/na/ri n(e)
Exemple : C'est/un/trou/de/ver/du/r(e)où/chan/t(e)u/ne/ri/vièr(e)

➝ Attention aux mots qui se terminent par ‑e (ou ‑es, ‑ent)
En poésie, le ‑e est caduc (= il se prononce faiblement) si le mot qui le suit commence par une consonne. Il est muet s'il est devant une voyelle, un h muet ou s'il se trouve à la fin d'un vers.

Exemple : C'est un trou de verdur(e) où chant(e) une rivièr(e)

(Arthur Rimbaud, « Le Dormeur du val »)

Diérèse et synérèse

Certains mots ont deux sons vocaliques (de voyelles) qui se suivent.

Ils sont prononcés en diérèse quand ils sont lus en deux syllabes. Exemple : Nu‑it (nu·i), li‑on (li·õ)
Ils sont prononcés en synérèse quand ils sont lus en une seule syllabe. Exemple : Hier (yèr)

Le choix de lire un mot en diérèse permet d'insister sur le mot. Exemple : Vous êtes mon /li/on/, superbe et généreux. (Victor Hugo, Hernani)

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Les rimes

Les différentes dispositions de rimes
Les rimes sont définies par un ou plusieurs son(s) à la fin d'un vers répété(s) à la fin d'un autre vers :

rimes suivies (ou « plates ») : AABB Exemple : choses, roses, destin, matin ;
rimes croisées (ou « alternées ») : ABAB Exemple : choses, destin, roses, matin ;
rimes embrassées : ABBA Exemple : choses, destin, matin, roses.

L'alternance et la richesse des rimes

Dans la poésie classique, on alterne rime féminine (qui se termine par un ‑e muet) et rime masculine.
Plus on entend de sons identiques à la fin du vers, plus la rime est riche :

Exemple : Doux/poux (rime pauvre = 1 son en commun) ; nei‑ge / sacrilè‑ge (rime suffisante = 2 sons en commun) ; a‑r‑mes / la‑r‑mes (rime riche = 3 sons en commun)

Les rythmes

Un vers classique correspond à une phrase.

Exemple : Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? (Victor Hugo, « Melancholia »)

L'enjambement prolonge la phrase sur le vers suivant.

Exemple : Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement. (Victor Hugo, « Melancholia »)

Le rejet est un mot ou un ensemble de mots rejeté au début du vers suivant.

Exemple : Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer. (Victor Hugo, « Melancholia »)

Le contre‑rejet est un mot ou un groupe de mots en fin de vers qui ouvre une phrase ou une proposition se poursuivant au vers suivant.

Exemple : Un homme y dort. Vieillard, chapeau bas ! Ce passant
Fit sa fortune à l'heure où tu versais ton sang ;

(Victor Hugo, « Melancholia »)

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Exercice 1

Nommez le type de strophe et le vers utilisés dans ces deux extraits.

1. Dans la nuit parfumée aux herbes de Provence
Le lombric se réveille et bâille sous le sol
Étirant ses anneaux au sein des mottes molles
Il les mâche, digère et fore avec conscience

Jacques Roubaud

« Le Lombric »,
Les Animaux de tout le monde, 1990.

2. – Ton cœur bat‑il toujours à mon seul nom ?
Toujours vois‑tu mon âme en rêve ? – Non.

Paul Verlaine

« Colloque sentimental »,
Fêtes galantes, 1869.

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Exercice 2

1. Meurtriers de votre sang, appréhendez ce juge. (d'Aubigné)
2. Va te purifier dans l'air supérieur. (Baudelaire )
3. Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige. (Baudelaire )
4. Regrettant mon amour et votre fier dédain. (Ronsard)

a. Identifiez les ‑e caducs et les ‑e muets.

b. Repérez les diérèses et synérèses dans ces alexandrins.

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Exercice 3

La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, une femme passa, d'une main fastueuse soulevant, balançant le feston et l'ourlet ; agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan, la douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté dont le regard m'a fait soudainement renaître, ne te verrai‑je plus que dans l'éternité ? Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut‑être ! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

Charles Baudelaire

« À une passante »,
Les Fleurs du mal, 1861.

a. Retrouvez la mise en page de ce sonnet (deux quatrains et deux tercets) en alexandrins. Remettez les majuscules en tête des vers.

b. Quelle est la disposition des rimes ?

c. L'alternance des rimes féminines et masculines est‑elle respectée ?

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Leçon

Le lexique du théâtre

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Didascalies et répliques

Dans un texte théâtral, on peut distinguer deux types d'énoncés.

Les répliques sont destinées à être prononcées par les personnages et les comédien(ne)s.
Les didascalies ne sont pas prononcées sur scène. Elles donnent les indications nécessaires au jeu des comédien(ne)s (geste, ton, etc.) et des précisions pour la mise en scène et la scénographie.

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Les différents types de répliques

La tirade est une réplique longue qui ralentit le rythme de l'intrigue. L'attention est alors centrée sur un personnage qui développe ses pensées.
La stichomythie est une succession de répliques brèves. Elle crée un rythme très rapide, dynamique, qui convient bien aux scènes d'affrontement entre deux personnages.
Le monologue est prononcé par un personnage seul sur scène.
L'aparté est une réplique prononcée « à part » qui est supposée n'être entendue que par les spectateurs(trices) et instaurer une connivence. L'aparté est souvent employé dans les comédies car il constitue un bon ressort comique.

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Exercice 4

Voici le programme distribué aux spectateurs(trices) avant une représentation.

RUY BLAS de Victor Hugo
Mise en scène : Yves Beaunesne, assisté de Pauline Buffet, Jean‑Christophe Blondel et Laure Roldan
Scénographie : Damien Caille‑Perret
Costumes : Jean‑Daniel Vuillermoz
Lumières : Nathalie Perrier
Musique : Camille Rocailleux
Maquillages, coiffures et masques : Cécile Kretschmar
Avec François Deblock, Noémie Gantier, Thierry Bosc, Jean‑Christophe Quenon …

a. Précisez la fonction des personnes dont le nom apparaît en caractères bleus.

b. Parmi ces personnes, quelles sont celles présentes sur scène ?

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Exercice 5

Lisez ce court extrait du Cid de Pierre Corneille et référez-vous, éventuellement, à la leçon.

CHIMÈNE Va, laisse‑moi mourir.

DON RODRIGUE

Quatre mots seulement :
Après, ne me réponds qu'avecque cette épée.

CHIMÈNE

Quoi ! du sang de mon père encor toute trempée !

DON RODRIGUE

Ma Chimène…

CHIMÈNE

Ôte‑moi cet objet odieux,
Qui reproche ton crime et ta vie à mes yeux.

Pierre Corneille, Le Cid, 1637.

a. Quel type de vers est utilisé ? Aidez‑vous des rimes pour répondre.

b. Que remarquez‑vous concernant le découpage des vers ?

c. Repérez une diérèse.

d. Comment s'appelle ce type d'énoncé au théâtre ? Quel rythme crée‑t‑il ?

e. Écrivez une didascalie pour chaque réplique. Elles informeront sur un geste, une intonation, un accessoire, etc.

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Écrire

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Exercice 6

Écrivez un dialogue comique de dispute entre deux personnages, sous la forme d'une stichomythie. Il devra faire au moins quinze lignes et comporter au minimum un aparté.

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