Les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot évoquent les évolutions de la population de la ville de Paris, et notamment « l'embourgeoisement » de la ville qui correspond au fait que les populations à revenus moyens et les plus pauvres ont de moins en moins les moyens de vivre dans la capitale.

 Si l'on observe l'évolution de la population depuis cinquante ans, grâce aux recensements, l'embourgeoisement est évident. […] Les inégalités entre les plus riches et le reste de la population s'aggravent de manière abyssale. Le pouvoir d'achat des acteurs de la finance est devenu considérable et leur permet d'acheter les biens dès qu'ils sont mis en vente. Le phénomène est mondialisé à Paris, qui bénéficie d'un capital symbolique

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incroyable : tous les multimilliardaires de la planète veulent y avoir un pied-à-terre. Comme c'est une capitale très petite en superficie, il y a une spéculation immobilière énorme, qui majore le coût de l'immobilier. Les logements y sont devenus inaccessibles.

 Il y a une bulle dès qu'on assiste à un processus de cavalerie où le facteur spéculation intervient (c'est-à-dire que les gens prédisent le prix de demain à partir du prix d'hier). Quand les prix augmentent sur un marché, un certain nombre d'agents s'interrogent : « Pourquoi serais-je le seul à ne pas gagner d'argent ? ». D'autres se disent : « J'aurai besoin d'une maison dans dix ans, pourquoi attendre que les prix aient décuplé pour me porter acquéreur ? ». Tous ces gens participent à la logique de cavalerie, dans laquelle on entre pour ne pas être le dernier idiot à ne pas participer. La cavalerie s'arrête quand les nouvelles recrues viennent à manquer – soit qu'il n'y ait plus assez de gens à recruter, soit qu'un certain nombre se retirent, commençant à craindre un renversement. Le système s'arrête alors instantanément.