Pour : 50 % des détenus condamnés pour terrorisme sortiront de prison en 2020.
Soit près d'une centaine d'individus dangereux et radicalisés que nous laisserons
dans la nature. La rétention de sûreté appliquée à l'issue d'une peine carcérale pour
crime grave est une arme de notre arsenal législatif qui existe. Elle ne demande qu'à
être élargie aux actes de terrorisme. […] La rétention de sûreté doit permettre de
protéger les Français de ces individus fichés « S » pour radicalisation avant qu'ils
ne passent à l'acte. Dans une dernière étude d'opinion, la quasi-totalité des Français
estiment que cette mesure serait efficace pour lutter contre le terrorisme. Ainsi, la
Constitution doit être révisée et la France doit se désengager de certaines dispositions
de la Convention européenne des droits de l'homme.
Contre : Alors que la tentation est grande, à chaque attentat, de demander un
nouveau tour de vis sécuritaire, il faut rappeler que notre pays s'est doté, ces dernières
années, d'une législation antiterroriste déjà hors normes. En France, on a le
droit d'isoler les détenus radicalisés, d'interdire de territoire les djihadistes présumés
venant de l'étranger, de déchoir de leur nationalité les terroristes, d'interdire la sortie
du territoire des Français présumés djihadistes et, depuis une décennie, on expulse les
imams radicaux. Et, pourtant, notre machine répressive surdimensionnée est faillible
à empêcher les attentats. Faut-il une meilleure preuve que la solution est ailleurs ?