Les banques importantes sont couvertes par le principe du
Too big to fail [« trop grosses pour faire faillite »] : elles sont tentées d'adopter des comportements très risqués car en cas de réussite, elles bénéficient de gains substantiels alors qu'en cas de perte, elles sont aidées par la puissance publique, qui estime que leur faillite ferait courir un risque trop grand à l'ensemble des agents. Un tel comportement opportuniste est possible car il est très difficile d'évaluer de l'extérieur le risque pris par les banques et la banque centrale ne peut ainsi qu'imparfaitement limiter les prises de risque […]. Le concept d'aléa moral est indispensable pour comprendre la crise économique qui a débuté en 2007 et ce pour deux raisons majeures. Tout d'abord, les banques ont été incitées à être peu regardantes sur la qualité des crédits qu'elles octroyaient car elles pouvaient les céder à des investisseurs à travers des opérations de titrisation. Les banques ne supportaient ainsi pas le risque découlant des prêts octroyés. Le sommet du G20
de Pittsburgh en 2009 en a conclu qu'il fallait réduire l'aléa moral sur les marchés financiers. Une des propositions du sommet est que les banques à l'origine d'une opération de titrisation conservent une fraction des prêts accordés les plus risqués.