Voici comme on les traite. Au point du jour, trois coups de fouet sont le signal qui les appelle à l'ouvrage. Chacun se rend avec sa pioche dans les plantations, où ils travaillent, presque nus, à l'ardeur du soleil. On leur donne pour nourriture du maïs broyé, [...] pour habit un morceau de toile. À la moindre négligence, on les attache [...] ; le commandeur, armé d'un fouet de poste, leur donne sur le derrière nu 50, 100 et jusqu'à 200 coups [...]. Quand on attrape les Noirs fugitifs, on leur coupe une oreille et on les fouette [...]. À la troisième fois, ils sont pendus [...]. De temps en temps, on en baptise. On leur dit qu'ils sont devenus frères des Blancs, et qu'ils iront en paradis [...].
P.S. : Je ne sais pas si le café et le sucre sont nécessaires au bonheur de l'Europe, mais je sais bien que ces deux végétaux ont fait le malheur de deux parties du monde. On a dépeuplé l'Amérique afin d'avoir une terre pour les planter ; on dépeuple l'Afrique afin d'avoir une nation pour les cultiver.