L'Asie du Sud-Est associe dix États, réunis depuis 1967 au sein de l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est). Situés entre les puissances indienne et chinoise, entre océan Pacifique et océan Indien, ils poursuivent leur développement en s'intégrant dans le processus de mondialisation.

L'intégration s'appuie sur plusieurs atouts mis en valeur par différents acteurs. Tout d'abord, la proximité de la route maritime mondiale et du détroit de Malacca renforce les fonctions de hub de Singapour et le développement des régions littorales tout autour de la mer de Chine. Certaines s'affirment comme des hauts lieux touristiques comme la riviera thaïe dans le golfe de Thaïlande ou Bali, île indonésienne. Certains pays profitent aussi des délocalisations industrielles venant du Japon, des États-Unis et de plus en plus de la Chine : le Vietnam autour de ses deux régions métropolitaines (Hanoï et Hô Chi Minh-Ville) et l'Indonésie dans l'île de Java et à Jakarta. Tous les États proposent désormais des ZES (zone économique spéciale) sur le modèle de la Chine. Enfin, la région dispose de ressources comme les hydrocarbures en Malaisie, en Indonésie (Bornéo) et en mer de Chine.

Les inégalités de développement restent pourtant profondes à l'échelle régionale : Singapour est une cité-État et une ville mondiale, la Malaisie, la Thaïlande et Brunei ont déjà émergé avec des IDH supérieurs à 0,75. D'autres pays comme le Laos, le Cambodge ou Myanmar ont encore des IDH inférieurs à 0,6 alors que le Vietnam, l'Indonésie et les Philippines sont émergents (IDH de 0,6 à 0,75). Les inégalités se retrouvent aux échelles nationales entre les littoraux et les intérieurs souvent montagneux. Le nord de la Thaïlande, l'intérieur du Vietnam ou la Papouasie occidentale se caractérisent par un faible niveau de développement. Ce sont surtout les métropoles qui concentrent la richesse ; c'est aussi là où les inégalités socio-spatiales sont les plus fortes, notamment à Bangkok, à Manille, à Hanoï, à Hô Chi Minh-Ville et à Jakarta.

Enfin, la coopération des États de l'Asie du Sud-Est est limitée par la puissance chinoise et son expansion notamment en mer de Chine. Le réseau de bases militaires, le « collier de perles », témoigne de l'influence et de la domination de Pékin.