De nombreux fossiles humains, très anciens, sont découverts dans les années 1960-1970 en Afrique de l'Est (Tanzanie, Éthiopie, Kenya). Parmi eux, Lucy, datée de 3,2 millions d'années. Le paléoanthropologue Yves Coppens (qui a codirigé l'équipe D. Johanson) propose alors une explication à l'origine de la lignée humaine : la formation du rift est-africain il y a 8 millions d'années (voir
) aurait créé un nouvel environnement plus aride à l'est du rift, de type savane, qui aurait favorisé la sélection d'une bipédie de plus en plus importante chez les grands primates, donnant ainsi naissance à la lignée humaine il y a plus de 7 millions d'années. Les primates des forêts équatoriales d'Afrique de l'Ouest seraient quant à eux restés arboricoles, donnant naissance aux grands singes actuels.
Cette théorie est-africaine sera finalement remise en cause dans les années 2000, suite à plusieurs découvertes, dont deux en particulier. En 1995, une mandibule attribuée à un australopithèque nommé
A. bahrelghazali, ou « Abel », datée de 3,5 millions d'années, est découverte par l'équipe de Michel Brunet au Tchad à plus de 2 000 km à l'ouest du rift est-africain.
En 2001, un crâne de primate bipède daté de 7 millions d'années, nommé
Sahelanthropus tchadensis, ou « Toumaï », est également découvert au Tchad.
Crâne de Toumaï, dont la position du trou occipital (pointé par la flèche) indique une bipédie.