Mon père avait une grande fabrique dans un pan de laquelle il avait taillé une habitation commode, tout ombragée de platanes, et séparée des ateliers par un vaste jardin. C'est là que j'ai passé les premières, les seules bonnes années de ma vie. Aussi ma mémoire reconnaissante a-t-elle gardé du jardin, de la fabrique et des platanes un impérissable souvenir, et lorsque à la ruine de mes parents il m'a fallu me séparer de ces choses, je les ai positivement regrettées comme des êtres. Mais auparavant, j'avais trouvé à notre ruine ce côté très agréable que je pouvais gambader à ma guise par toute la fabrique.