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Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
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Révisions
Chapitre 3.7
Texte 1

Antonin Artaud, Les Cenci (1935)

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Texte

Cette pièce reprend un fait divers. En 1599, les femmes de la famille Cenci assassinent à coups de marteau le père, violeur, criminel, alors qu'il était sur le point d'abuser de sa fille Béatrice. Dans la scène finale de la pièce d'Artaud, Béatrice est torturée en punition de ce parricide et attend sa sentence, accompagnée de son frère Bernardo qui a tenu à être emprisonné avec elle.

Au plafond du théâtre une roue tourne comme sur un axe, qui en traverserait le diamètre.
Béatrice, suspendue par les cheveux et poussée par un garde qui lui tire les bras en arrière, marche selon l'axe de la roue.
Tous les deux ou trois pas qu'elle fait, un cri monte avec un bruit de treuil, de roue qu'on tourne, ou de poutres écartelées, venant d'un coin différent de la scène.
La prison dégage le bruit d'une usine en plein mouvement.


BÉATRICE. – BERNARDO.

BERNARDO. – Tu les entends… Pas un coin de cette prison maudite où l'on s'arrête de tourmenter.

BÉATRICE. – L'étonnant est que vous ayez pu attendre de cette prison qui s'appelle vivre autre chose que des tourments.

Bernardo, comme ivre d'admiration, s'avance vers Béatrice. Lui aussi a les mains liées, mais ses pieds sont libres. Il la précède et tourne autour d'elle, et décrit en parlant un cercle complet.

BERNARDO. – Béatrice, j'ignore quel sort nous est à tous deux réservé, mais depuis que je te vois vivre, je peux te dire qu'une âme comme la tienne, jamais mon âme ne pourra l'oublier.

Un temps. Béatrice continue à tourner.

BÉATRICE. – Adieu. Pleure, mais ne désespère pas. Pour l'amour de toi‑même, je t'en conjure, sois fidèle à l'amour que tu m'as voué.
La roue tourne. La prison crie.
Je te laisse comme un vieux legs les paroles d'une musique qui guérissent du mal d'exister.
Une musique très douce et très dangereuse s'élève.
    Comme un dormeur qui trébuche, égaré
    dans les ténèbres d'un rêve plus atroce
    que la mort même,
    hésite avant de rouvrir la paupière
    car il sait qu'accepter de vivre,
    c'est renoncer à se réveiller.
    Ainsi, avec une âme marquée
    des tares que m'a values la vie,
    je rejette vers le dieu qui m'a faite
    cette âme comme un incendie
    qui le guérisse de créer.

Le soldat s'est arrêté, et il pleure.
On entend un remue‑ménage dans les caves de la prison.


BERNARDO. – Ils1 viennent.
1. Les juges et les bourreaux.
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Éclairage

Le Théâtre de la Cruauté compte en revenir à tous les vieux moyens éprouvés et magiques de gagner la sensibilité.

Ces moyens, qui consistent en des intensités de couleurs, de lumières ou de sons, qui utilisent la vibration, la trépidation, la répétition soit d'un rythme musical, soit d'une phrase parlée, […] ne peuvent obtenir leur plein effet que par l'utilisation des dissonances.

Mais ces dissonances, au lieu de les limiter à l'emprise d'un seul sens, nous les ferons chevaucher d'un sens à l'autre, d'une couleur à un son, d'une parole à l'éclairage, d'une trépidation de gestes à une tonalité plane de sons, etc., etc.
Antonin Artaud
« Le Théâtre de la Cruauté (Second manifeste) », Le Théâtre et son double, 1938.
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Questions

1. Comment est mis en scène ici un théâtre de la cruauté ?

2.
Grammaire
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