MONSIEUR A. – Merci…
Combien je vous ?
LE GARÇON. – Mais c'est écrit sur le, sur le…
MONSIEUR A. – C'est vrai. Voyons !… Bon, bien ! Mais je n'ai pas de… Tenez
voici un, vous me rendrez de la.
LE GARÇON. – Je vais vous en faire. Minute !
Exit le garçon.
MONSIEUR A,
très amoureux. – Chère, chère. Puis‑je vous : chérie ?
MADAME B. – Si tu…
MONSIEUR A,
avec emphase. – Oh le « si tu » ! Ce « si tu » ! Mais, si tu quoi ?
MADAME B,
dans un chuchotement rieur. – Si tu, chéri !
MONSIEUR A,
avec un emportement juvénile. – Mais alors ! N'attendons pas
ma ! Partons sans ! Allons à ! Allons au !
MADAME B,
le calmant d'un geste tendre. – Voyons, chéri ! Soyez moins ! Soyez
plus !
LE GARÇON,
revenant et tendant la monnaie. – Voici votre !… Et cinq et
quinze qui font un !
MONSIEUR A. – Merci. Tenez ! Pour vous !
LE GARÇON. – Merci.
MONSIEUR A,
lyrique, perdant son sang‑froid. – Chérie, maintenant que !
Maintenant que jamais ici plus qu'ailleurs n'importe comment parce que si
plus tard, bien qu'aujourd'hui c'est‑à‑dire, en vous, en nous… (
s'interrompant
soudain, sur un ton de sous‑entendu galant), voulez‑vous que par ici ?
MADAME B,
consentante, mais baissant les yeux pudiquement. – Si cela vous,
moi aussi.
MONSIEUR A. – Oh ! ma ! Oh ma ! Oh ma, ma !
MADAME B. – Je vous ! À moi vous ! (
Un temps, puis, dans un souffle.) À moi tu.
lls sortent.
RIDEAU