Zut ! Zut à la société ! Tel est le postulat du cercle zutique né fin septembre 1871 à Paris. [...] Une vingtaine de poètes, peintres, musiciens « zutistes » décide de battre en brèche, par l'irrévérence, tous les immobilismes. [...] Arrivé depuis peu de son Ardenne natale, le jeune maître en jurons excelle dans l'expression salace et scatologique. [...] Si le cercle n'a pas de réel programme, il a une constante : devenir le défouloir anticonformiste qui écorche avec férocité les nostalgiques de la monarchie, l'esprit clérical et surtout les poètes parnassiens.

René Guitton

Les 100 mots de Rimbaud, « Zutique », ©Éditions PUF, 2020

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Question 1

Lisez les vers 40 à 63 du poème « Le Forgeron » (p. 33) ainsi que le poème « Les Effarés » (p. 67). Quelles prémices de l'irrévérence de Rimbaud peut-on y déceler ?

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Les Vilains Bonshommes

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Le repas du 2 mars 1872 réunit Verlaine, Rimbaud et d'autres poètes pour le « dîner des Vilains Bonshommes » : ces gens d'esprit et de lettres échangent sur leurs derniers poèmes et l'actualité littéraire.
Mais un incident trouble la soirée : quand il n'apprécie pas les poèmes lus, Rimbaud, en bon zutiste, lance des « Merde ! » retentissants, donnant lieu à une querelle à coups de canne-épée au cours de laquelle le jeune poète blesse le photographe Étienne Carjat.

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À l'époque relativement lointaine de notre intimité, Arthur Rimbaud était un enfant de seize à dix-sept ans, déjà nanti de tout le bagage poétique [...]. L'homme était grand, bien bâti, presque athlétique, au visage parfaitement ovale d'ange en exil, avec des cheveux châtain clair mal en ordre et des yeux d'un bleu pâle inquiétant. Ardennais, il possédait, en plus d'un joli accent de terroir trop vite perdu, le don d'assimilation prompte propre aux gens de ce pays-là, – ce qui peut expliquer le rapide desséchement sous le soleil fade de Paris, de sa veine [...]

Paul Verlaine

Les Poètes maudits, « Rimbaud », 1884.

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Doc

Henri Fantin-Latour, Un coin de table, 1872, huile sur toile, 161 × 223 cm, musée
d'Orsay, Paris.

Henri Fantin-Latour, Un coin de table, 1872, huile sur toile, 161 × 223 cm, musée d'Orsay, Paris.
Le bouquet de fleurs vise à combler l'absence d'Albert Mérat qui a refusé de poser en compagnie de Verlaine et Rimbaud, qui se sont moqués de lui dans le « Sonnet du trou du cul ».

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Question 2

Décrivez le tableau en accordant un soin particulier à sa composition et au choix des couleurs.

Question 3

Faites une recherche : qui est chacun de ces « Vilains Bonshommes » ?

Question 4

Commentez la posture et l'attitude de Rimbaud.

Question 5

Observez le jeu de regards. Quelle est la place de Rimbaud dans ce dîner ?

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