Bonne nouvelle pour les espèces menacées de la République du Congo, elles ont maintenant un nouveau havre de paix de plusieurs centaines de milliers d'hectares. Le 9 novembre dernier, le gouvernement a annoncé la création officielle d'un nouveau parc national, le parc national de l'Ogooué‑Leketi (PNOL), cinquième recensé par le pays.
Le parc national couvre une superficie de 350 000 hectares et partage une frontière commune avec le parc national des plateaux Batéké du Gabon voisin. L'ensemble forme ainsi une aire protégée transfrontalière de quelque un demi‑million d'hectares. Une aire d'autant plus importante qu'Ogooué‑Leketi abrite une mosaïque très diverse de milieux constituant l'habitat d'espèces en danger d'extinction. […]
Malgré leur richesse, ces précieux écosystèmes étaient jusqu'ici loin d'être protégés et faisaient même l'objet de trois concessions forestières qui ont finalement été fermées en vue de la création du parc national. Selon Mark Gately, directeur du programme Congo de la Wildlife Conservation Society qui a participé à l'initiative, l'exploitation forestière, notamment du bois d'Okoumé, s'était accrue depuis 2013 dans la zone et y mettre fin a pris du temps.
« Avec le soutien de la ministre congolaise de l'Économie forestière, Mme Rosalie Matondo, la création du parc a éliminé l'exploitation forestière dans les frontières de la zone protégée, sécurisant l'habitat forestier fermé qui couvre presque un tiers du parc », a expliqué Mark Gately repris par le site Mongabay. Malheureusement, en ouvrant des passages, cette activité en a facilité d'autres telles que le braconnage et le trafic de viande de brousse.
Cette chasse « est actuellement la plus grande menace pour la faune sauvage de la zone et ce marché relie à des villes comme Pointe Noire et Brazzaville mais aussi à travers la frontière vers le Gabon », a précisé le spécialiste. Cette pratique aurait même poussé certaines espèces telles que les éléphants à changer de comportement, s'aventurant davantage la nuit que le jour pour éviter les humains. La naissance du parc constitue ainsi un pas en avant pour protéger la faune sauvage.