Affirmation des fonctions non agricoles et conflits d’usage
Ch. 9
Des espaces ruraux multifonctionnels, entre initiatives locales et politiques européennes
Ch. 10
La Chine : des recompositions spatiales multiples
EMC
Axe 1
Fondements et fragilités du lien social
Axe 2
Les recompositions du lien social
Livret BAC
Biographies
Atlas
Fiches méthode
Chapitre 7
Cours 1
Des espaces ruraux plus variés,
spatialement et socialement
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Quelles dynamiques connaissent les espaces ruraux dans le monde ?
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EXCLU. PREMIUM
A
L'agriculture, une activité qui reste structurante pour certains espaces ruraux
Les espaces ruraux accueillent 3 milliards de personnes dans le monde. Dans les pays d'Asie de l'Est et du Sud, les espaces ruraux demeurent densément peuplés, en particulier dans les zones rizicoles. En Afrique de l'Ouest également les densités peuvent dépasser 100 hab./km2.
Le poids des activités agricoles. Un tiers des espaces dans le monde est consacré à un usage agricole. L'agriculture, l'élevage, les activités liées à la pêche et aux forêts emploient près de 43 % de la population active mondiale. Dans les Suds, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie, l'agriculture reste l'activité dominante dans les espaces ruraux (
40 %
37 %
d'actifs agricoles au Viêt Nam,
68 %
67 %
en Éthiopie).
Des agricultures plus ou moins productives. À l'échelle mondiale, les contrastes entre l'agriculture productiviste et l'agriculture vivrière
sont forts. L'agriculture vivrière, peu productive et vulnérable, reste majoritaire dans les Suds. Des cultures d'exportation se développent près des littoraux.
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B
Des liens de plus en plus étroits avec les villes
La limite entre les espaces ruraux et les espaces urbains est de plus en plus floue. Si la présence des agriculteurs est encore forte dans certains espaces ruraux, la périurbanisation réinterroge la séparation urbain/rural. De nombreux urbains viennent ainsi s'installer dans les espaces ruraux à proximité des villes, en conservant leurs pratiques urbaines. La périurbanisation rend la définition des espaces ruraux de plus en plus difficile.
Les villes comme pôles de services indispensables pour les ruraux. Les ruraux fréquentent la ville pour leurs loisirs, leurs achats et les principaux services qu'elle offre. Les mobilités entre villes et campagnes s'accentuent.
Une fragmentation qui se lit dans les paysages. Le processus d'étalement urbain induit une progression rapide des espaces urbains sur les espaces ruraux et une artificialisation croissante des espaces ruraux (construction de lotissements périurbains, d'infrastructures de transport, etc.). Ces derniers sont de plus en plus fragmentés.
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C
L'affirmation des spécificités rurales
Des paysages ruraux de plus en plus protégés et mis en valeur. Les espaces ruraux sont de plus en plus protégés, afin de préserver le caractère rural des paysages qui attirent de nombreux urbains, tant pour leurs activités récréatives que pour y résider de façon permanente. Les espaces ruraux sont perçus comme des espaces pour se ressourcer.
Vers une réaffirmation des cultures rurales ? Dans le cadre de la patrimonialisation, les cultures rurales sont protégées et mises en valeur par les acteurs locaux, nationaux voire supranationaux comme l'Unesco.
Des spécificités affirmées à l'origine de processus d'éviction. L'attrait des urbains pour les espaces ruraux conduit à un embourgeoisement de certaines campagnes, notamment dans les Nords. Cet embourgeoisement conduit à des processus d'éviction de certaines populations rurales, ce qui accroît la fragmentation. Certains géographes parlent alors de « greentification » pour faire écho au processus urbain de gentrification.
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Chiffres clés
Près de 80 %
des populations les plus vulnérables vivent dans les espaces ruraux
3 milliards
de ruraux dans le monde
2 milliards
de petits exploitants et exploitants familiaux dans le monde
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Vocabulaire
Agriculture productiviste :
agriculture commerciale fondée sur la mécanisation et l'apport d'intrants, aux rendements élevés.
Agriculture vivrière :
agriculture tournée vers l'autoconsommation. On parle désormais de vivrier marchand car les productions vivrières sont en partie écoulées sur des marchés locaux.
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Les documents du cours
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Doc. 1
Un nouveau regard sur les espaces ruraux
Le zoom est accessible dans la version Premium.
Campagne publicitaire de l'organisme local de tourisme Rockingham County NC, Caroline du Nord, États-Unis.
Traduction
: Dans le comté de Rockingham, chaque virage a sa part de beauté. De magnifiques routes en lacets. Des chemins sinueux. Des rivières et des lacs – tous ces paysages cachés dans une région du monde qu'il ne vous manque plus qu'à découvrir. Lorsque vous planifierez votre prochaine excursion, que ce soit pour un jour ou un week-end, reconsidérez vos options.
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Doc. 2
La « greentification » ou gentrification rurale
Dans les années 1960, Raymond Edward Pahl observe les conséquences socio-économiques liées à l'implantation des middle classes et les polarisations sociales dont elles sont à l'origine. À cette période en effet, les classes moyennes urbaines quittent les villes pour s'installer dans des communes périphériques ou rurales, attirées par le cadre de vie social et environnemental. […] Dans les années 1990, Martin Phillips approfondit le concept, évoquant entre autres une « colonisation » des campagnes de la part des classes moyennes et supérieures. Il décrit comment ces populations n'ont pas seulement recomposé socialement les espaces ruraux, mais les ont également façonnés à leur image, entraînant des évolutions foncières, paysagères et esthétiques : les plans d'urbanisme sont plus stricts, les paysages entretenus, les maisons sont rénovées, les jardins « embellis ».
Plus de cinquante ans après le début de ce processus, les campagnes anglaises, notamment celles où la gentrification est plus intense, sont ainsi profondément liées à l'identité des classes moyennes et supérieures, et correspondent à un rural idyll, un imaginaire rural composé de valeurs, d'ambiances, de pratiques sociales et spatiales. Cela a entraîné des effets pervers : l'investissement de ces territoires par les nouvelles populations et les restrictions en termes d'urbanisme ont entraîné une hausse des prix fonciers et immobiliers, qui rend les campagnes quasiment inaccessibles aux working classes (classes populaires) ou aux populations plus modestes, qui n'ont plus les moyens d'y rester ou de s'y installer. Au‑delà de la dimension économique, l'exclusion se joue également sur le plan symbolique : certains groupes sociaux ne partageant pas les valeurs ou pratiques désormais légitimes et dominantes, la perception d'un territoire « qui n'est pas fait pour eux » contribue ainsi à leur marginalisation.
Greta Tommasi,
« La gentrification rurale, un regard critique sur les évolutions des campagnes françaises »,
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Géo-histoire
Aux origines de l'opposition ville-campagne
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À l'époque de l'Antiquité romaine, plusieurs auteurs opposent le monde des campagnes et l'univers de la ville. La ville est le lieu de l'urbanitas, c'est-à-dire de la politesse, de l'élégance de la langue, de l'humour, de la mode. Au contraire, la campagne est marquée par la rusticitas, une forme de simplicité, de brutalité, de non‑raffinement.
Dans ses comédies, Plaute (254 av. J.-C. - 184 av. J.-C.) se moque par exemple de l'accent grossier des paysans, qui emploient des termes archaïques et s'habillent mal. À l'époque de Cicéron, l'adjectif « urbain » devient synonyme de « civilisé ». Petit à petit se construit ainsi le cliché du paysan peu cultivé, déconnecté des évolutions de son époque.
Avec la diffusion du christianisme dans l'Empire romain, aux IIIe-IVe siècles
après J.-C., le mot latin de « paganus », qui a donné « paysan », va également donner le terme « païen » : alors que les habitants des villes se convertissent vite à la nouvelle religion, ceux des campagnes restent longtemps fidèles aux anciens dieux. Une raison de plus, pour les citadins, de se moquer des paysans…
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