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Histoire 2de

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Histoire, périodisation, représentation du temps
Thème 1 : Le monde méditerranéen : empreinte de l’Antiquité et du Moyen Âge
Ch. 1
La Méditerranée antique : les empreintes grecques et romaines
Ch. 2
La Méditerranée médiévale : espace d’échanges et de conflits à la croisée de trois civilisations
Thème 2 : XVᵉ-XVIᵉ : un nouveau rapport au monde, un temps de mutation intellectuelle
Ch. 3
L’ouverture atlantique : les conséquences des « grandes découvertes »
Ch. 4
Renaissance, humanisme et réformes : les mutations de l’Europe
Thème 3 : L’État à l’époque moderne : France et Angleterre
Ch. 5
L’affirmation de l’État dans le royaume de France
Ch. 6
Le modèle britannique et son influence
Thème 4 : Dynamiques et ruptures dans les sociétés des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles
Ch. 7
Les Lumières et le développement des sciences
Ch. 8
Tensions, mutations et crispations de la société d'ordres
EMC
Axe 1
Des libertés pour la liberté
Axe 2
Garantir les libertés, étendre les libertés : les libertés en débat
Axe 3
Droits, libertés et responsabilité
Livret AP
Biographies
Chapitre 8
Cours 3

L'essor des villes

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En quoi les dynamiques urbaines des XVIIe et XVIIIe siècles sont‑elles inégalitaires ?
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1
Une croissance démographique et économique

L'augmentation de la population. La population française augmente très fortement : de 20 millions de sujets au début du règne de Louis XIV (1661), on passe à 28 millions à la veille de la Révolution, en 1789. La natalité est restée élevée, mais le taux de mortalité, surtout infantile, a chuté en raison des progrès de l'hygiène et de la médecine. Les épidémies, plus rares, sont mieux contrôlées.

La croissance urbaine. Cette augmentation de la population bénéficie en très grande partie aux villes, qui voient leurs effectifs croître très fortement (). Près de 20 % des Français sont désormais des urbains. Des transformations sont réalisées : on éclaire les rues, on construit davantage en hauteur, les faubourgs s'étendent.

Un décollage économique. Au XVIIIe siècle, le développement de l'industrie manufacturière profite aux villes. La ville de Lyon devient par exemple la . De plus, l'essor du commerce dynamise les grands ports des façades maritimes (Bordeaux, Marseille), notamment le commerce triangulaire (Nantes, Le Havre, La Rochelle). Toutes ces villes s'enrichissent rapidement, ce qui entraîne de profondes transformations sociales.
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2
Des inégalités urbaines accrues

Une vie culturelle dominée par l'aristocratie. Les villes concentrent les lieux d'éducation et de vie culturelle, comme les universités ou les sociétés savantes. Ces lieux ne sont cependant pas ouverts à tous. Les salons, le plus souvent tenus par des femmes, n'admettent qu'une élite d'aristocrates et de bourgeois, sensibles aux idées des Lumières. Enfin, un nouveau divertissement mondain se développe : la promenade ().

Une grande diversité économique. Tout le monde ne profite pas du dynamisme économique et la société urbaine est extrêmement hétérogène. De grands notables côtoient un petit peuple d'artisans et de boutiquiers, souvent organisés en communautés de métiers, d'hommes ou de femmes (). Les mendiants et les errants, de plus en plus nombreux, inquiètent la société. Ils sont fréquemment enfermés dans des hospices.
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La montée en puissance de la bourgeoisie

La richesse contre la naissance. Si des membres de la haute noblesse ou du haut clergé se lancent dans les affaires, les dynamiques économiques favorisent surtout les bourgeois. Des familles entières s'enrichissent par le commerce, comme les Bonnaffé à Bordeaux. La haute bourgeoisie mène une existence très aisée, voire luxueuse, qui ressemble beaucoup au mode de vie des nobles ; mais elle n'en a pas les privilèges.

L'anoblissement. Les riches négociants ou les financiers ont la possibilité de devenir nobles par l'achat de certains offices. Mais ils restent alors très souvent méprisés par la noblesse ancienne, ce qui est source de tensions et de frustrations, puisque leur mérite n'est pas reconnu.
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Repères

Placeholder pour La Grande fabrique de soie à Lyon en 1667La Grande fabrique de soie à Lyon en 1667
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La Grande fabrique de soie à Lyon en 1667

Le travail de la soie est installé à Lyon depuis le XVIe siècle. En 1667, Colbert, le contrôleur général des finances, décide de donner de l'ampleur à cette industrie. Il établit plusieurs ordonnances sur la production, pour fixer la qualité à respecter. Tous les acteurs du monde de la soie sont regroupés dans la même organisation, la Grande fabrique, pour gagner en efficacité. La production augmente rapidement, et le nombre de tisserands aussi. À la fin du XVIIIe siècle, plus de la moitié de la population active de la ville travaille dans la soie.
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Vocabulaire

  • Anoblissement : fait de devenir noble.

  • Bourgeois : à l'origine il s'agit des habitants des villes par opposition à ceux des campagnes. Progressivement, le terme désigne les citadins les plus riches (financiers, négociants, etc.).

  • Communauté de métier :groupe professionnel qui dispose d'un règlement précis et qui est protégé de la concurrence.

  • Hospice : établissement fondé pour l'assistance des pauvres, des malades, et des vieillards.

  • Industrie manufacturière : industrie de transformation des biens (textile, métallurgie, etc.).
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Les villes bénéficient à plein de la croissance démographique et économique, mais toutes les catégories sociales n'en profitent pas de façon égale, ce qui provoque des tensions de plus en plus fortes.

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Les documents du cours

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Doc. 1
La croissance urbaine des premières villes françaises au XVIIIe siècle

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Doc. 2
Les divertissements urbains

Elisabeth Vigée-Lebrun est une célèbre peintre, considérée comme l'une des meilleures portraitistes de son temps.

Les jours de fête et les dimanches, après avoir entendu la grand' messe, ma mère et mon beau-père m'emmenaient promener au Palais-Royal. [...] L'Opéra était alors tout à côté (il se tenait au Palais). Dans les jours d'été, ce spectacle finissait à huit heures et demie, et toutes les personnes élégantes sortaient même avant la fin, pour se promener dans le jardin. Il était de mode alors que les femmes portassent de fort gros bouquets, ce qui joint aux poudres odoriférantes dont chacun parfumait ses cheveux, embaumait véritablement l'air que l'on respirait. Plus tard, mais pourtant avant la révolution, j'ai vu ces soirées se prolonger jusqu'à deux heures du matin ; on y faisait de la musique au clair de lune, en plein air. Des artistes, des amateurs, entre autres Garat et Alsevédo, y chantaient. On y jouait de la harpe et de la guitare ; le fameux Saint-Georges jouait souvent du violon : la foule s'y portait.
Elisabeth Vigée-Lebrun,
Souvenirs, 1836.
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Doc. 3
Des ouvrières du textile à Orange au XVIIIe siècle

Placeholder pour Gabriel Maria Rosetti, 1764, huile sur toile (détail), musée des Beaux-Arts, OrangeGabriel Maria Rosetti, 1764, huile sur toile (détail), musée des Beaux-Arts, Orange
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Gabriel Maria Rosetti, 1764, huile sur toile (détail), musée des Beaux‑Arts, Orange.
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Prolongement numérique

Au XVIIIe siècle, la Seine est au cœur de la vie des Parisiens et des Parisiennes. C'est avant tout un espace de travail, où divers petits métiers qui nécessitent de l'eau se croisent. Pour approcher au plus près le quotidien des habitants, une équipe de chercheurs et d'ingénieurs a reconstitué différentes ambiances sonores de l'époque aux abords du fleuve.

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À travers des récits explicatifs, on déambule parmi les teinturiers, les blanchisseuses ou les tripiers ; on rencontre des personnages emblématiques de la capitale, comme le prévôt des marchands ou les sœurs augustines de l'Hôtel‑Dieu.

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