Le jeune Perdican, fraîchement diplômé, vient de retrouver sa cousine Camille qui a été élevée au couvent chez les nonnes.
PERDICAN – Je voudrais bien savoir si je suis amoureux.
D'un côté, cette manière d'interroger est tant soit peu
cavalière, pour une fille de dix‑huit ans ; d'un autre,
les idées que ces nonnes lui ont fourrées dans la tête
auront de la peine à se corriger. De plus, elle doit partir
aujourd'hui. Diable ! je l'aime, cela est sûr. Après tout,
qui sait ? peut-être elle répétait une leçon, et d'ailleurs
il est clair qu'elle ne se soucie pas de moi. D'une autre
part, elle a beau être jolie, cela n'empêche pas qu'elle
n'ait des manières beaucoup trop décidées, et un ton
trop brusque. Je n'ai qu'à n'y plus penser ; il est clair que
je ne l'aime pas.