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De la CEE à l'UE (1993)
Une relance européenne. Depuis les années 1990, la construction européenne est relancée sous l'impulsion de chefs d'État, comme François Mitterrand et Helmut Kohl, et de hauts fonctionnaires comme
. Cette relance suit deux grandes directions. D'une part, l'Europe unie s'élargit à de nouveaux États membres. D'autre part, les
compétences communautaires concédées par les États aux institutions européennes sont étendues, notamment par l'Acte unique européen de 1986, qui prévoit la création dʼun marché unique.
Une union politique. En novembre 1993, les communautés européennes (CEE, Euratom, etc.) fusionnent en une « Union européenne », par l'entrée en vigueur du traité de Maastricht (signé en 1992). C'est lʼintégration régionale la plus approfondie du monde.
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Les piliers du traité de Maastricht
Une Europe qui coopère davantage. Les politiques communautaires (le marché commun, l'environnement, l'éducation, la culture, la santé, le tourisme, la pêche) sont développées. Une politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et un corps d'armée restreint (Eurocorps) sont mis sur pied. Enfin, les États s'engagent dans une nouvelle coopération judiciaire dans les affaires intérieures de l'UE (police, justice, asile, immigration).
Une Europe des citoyens. Le traité de Maastricht réaffirme les grands principes de lʼUnion européenne : démocratie, libre circulation, libertés publiques. Il crée la
citoyenneté européenne. Pour démocratiser le fonctionnement de lʼUE, le texte rééquilibre le triangle institutionnel (
) et renforce les pouvoirs du Parlement européen.
Une Europe sans frontières intérieures. En outre, en mars 1995, l'espace Schengen entre en vigueur dans sept États de l'UE, abolissant les frontières intérieures pour faciliter la libre circulation des personnes. Les postes de douane frontaliers tendent à disparaître progressivement. La surveillance des frontières externes de l'UE est mise en commun.
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Une Europe à géométrie variable
Un approfondissement peu consensuel. Maastricht provoque un débat entre
fédéralistes, qui proposent de déléguer davantage de compétences à l'UE, et
souverainistes, favorables à une Europe des États. Le traité est approuvé de peu par référendum en France, rejeté une fois au Danemark. Trois États refusent l'euro.
Une Europe à la carte. Plusieurs États membres refusent d'approfondir les compétences européennes et défendent leur souveraineté en matière de politique étrangère, de fiscalité ou de défense. Certains optent pour une Europe à la carte en multipliant les
opt outs : le Royaume‑Uni refuse ainsi d'adopter l'euro ou d'entrer dans l'espace Schengen.