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Un projet européen remis en question
L'UE face aux nationalismes. Les critiques, présentes dès les années 1990, se renforcent dans les années 2000. La mondialisation provoque un regain de
nationalisme qui remet en question l'esprit européen. Le séparatisme de certaines régions, comme la Catalogne ou lʼÉcosse, affaiblit les États membres. Plusieurs partis
eurosceptiques, notamment aux Pays‑Bas, au Danemark ou en France, réaffirment leur souveraineté nationale contre
Bruxelles.
Des institutions européennes critiquées. La Commission est critiquée pour son manque de légitimité, mais aussi pour sa corruption et les trop hauts salaires de ses membres ; le Parlement européen pour sa faiblesse face aux
lobbies ; la Banque centrale européenne pour ses mauvaises performances économiques.
Les politiques de l'UE mises en causes. Sont dénoncés pêle‑mêle : le coût trop élevé de la
malgré les réformes, l'absence de grands projets industriels, les faibles bénéfices pour le consommateur de la politique anticoncurrentielle, la cherté de l'euro après son introduction, la faible gestion des flux migratoires depuis Schengen, ou encore l'insécurité face au terrorisme. Ces critiques varient beaucoup en fonction des pays, de lʼâge et des classes sociales : globalement, lʼUE est plus appréciée par les jeunes et les diplômés.
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Le rejet de la Constitution européenne (2005)
Donner corps à l'Europe. Au début du XXI
e siècle, l'identité européenne reste floue. Pour renforcer l'UE, les fédéralistes tentent de pousser vers davantage d'intégration. En 2002, une convention, présidée par l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing, se réunit pour élaborer une Constitution européenne. Il s'agit de démocratiser l'UE par un parlement et un gouvernement européens renforcés, et de clarifier la répartition des compétences entre les institutions européennes et les États membres.
Un projet très contesté. Mais le projet de Constitution fédère au contraire contre lui diverses oppositions et donne l'occasion de remettre l'UE en question. Jugé trop fédéral, trop libéral ou pas assez social, il est rejeté en 2005 en France et aux Pays‑Bas. Certains États plaident pour une autre Europe, plus nationale ou plus sociale. Les partis politiques se divisent de plus en plus sur la question de lʼUE.
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Le traité de Lisbonne (2007), une réponse partielle
Un traité amendé. Le projet est fortement
amendé par les gouvernements. L'idée de Constitution est abandonnée, mais plusieurs dispositions sont reprises par le traité de Lisbonne (signé en 2007, ratifié en 2009), qui sʼinscrit dans la lignée des traités précédents.
Des innovations conservées. Ce traité modifie les institutions en élargissant les compétences du Parlement, qui peut influer sur le choix du président de la Commission, ou encore en dotant l'UE d'un président du Conseil européen. Il étend ainsi les compétences de l'UE. Il comporte en outre une charte des droits fondamentaux pour les citoyens européens.