Au final, mon film a fait la pub d'Erasmus. [...] Les inscriptions au programme ont même doublé après la sortie de L'Auberge espagnole !
Pourriez‑vous faire le même film aujourd'hui, représenter le projet européen de manière identique ?
Certainement pas. Les choses ont radicalement changé en 15 ans. En 2000, l'Europe était encore tournée vers l'avenir et le projet européen en construction. [...] Au tout début des années 2000, l'Union européenne était encore dominée par la logique de l'après‑guerre, celle qui avait poussé à sa création : tendre vers un objectif de paix, réconcilier les nations, solidifier les relations entre l'Europe et l'Allemagne.
Aujourd'hui, l'heure n'est plus au projet mais à la désillusion. Il y a eu la crise économique, d'abord, et puis la crise migratoire et la résurgence de conflits, en Ukraine notamment. La Grèce ou l'Espagne sont pour moi les symboles de ce désenchantement [...]. À mon sens, le programme Erasmus est à ce jour la seule réussite de l'Union européenne.