En réaction à l'austérité de la Réforme protestante, le baroque illumine de son éclat la littérature de la fin du XVI^e siècle et de la première moitié du XVII^e siècle.

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Texte

Les thèmes qui caractérisent ce « siècle » relèvent d'une imagination vouée à la démesure, à la magie et au mouvement perpétuel : le changement, l'inconstance, le déguisement, la métamorphose, le trompe-l'œil, la parure, le spectacle de la mort, la vie fugitive, le monde en instabilité. Deux symboles, entre autres, semblent commander l'imagination de ce temps : Circé et le Paon, c'est-à-dire la métamorphose et l'ostentation, le mouvement et le décor.

Robert Vigneault

« Jean Rousset et le baroque », Études françaises, vol. 6, n° 1, © Presses de l'Université de Montréal, 1970.

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Image 1

Tableau de Pierre-Paul Rubens,
L'Échange des deux princesses

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Pierre-Paul Rubens, L'Échange des deux princesses, 1622-1625, musée du Louvre, Paris.

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Texte numérique

Le monde est à l'envers ou « chancelant », en état de bascule, sur le point de se renverser ; la réalité est instable ou illusoire comme un décor de théâtre. Et l'homme lui aussi est en déséquilibre, convaincu de n'être jamais tout à fait ce qu'il est ou ce qu'il paraît être, dérobant son visage sous un masque dont il joue si bien qu'on ne sait plus où est le masque, où est le visage.

Jean Rousset

La Littérature de l'âge baroque en France, © Éditions Corti, 1954.

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Question 1

En binôme

En vous appuyant sur le texte de et sur celui de , sélectionnez dix mots-clés permettant de définir le mouvement baroque.

À l'oral

En 120 secondes, présentez les spécificités du

mouvement baroque.

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Le classicisme (1640-1715)

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Image 2

Tableau de Jean-Baptiste Martin,
Versailles vue des hauteurs
de Satory

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Jean-Baptiste Martin, Versailles vue des hauteurs de Satory, 1679-1735, Hinton Ampner, Alresford, Royaume-Uni.

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Sous l'impulsion unificatrice de Richelieu, les règles du théâtre classique (trois unités, vraisemblance, bienséance) émergent dans les années 1630-1640 et influencent la création dramaturgique.
Dans le même temps, le baroque s'éteint doucement : on assiste à la coexistence de deux mouvements contraires.
Harmonie, ordre et clarté sont les mots d'ordre du classicisme. La démesure est bannie, on valorise la sobriété, la raison, la logique, ce qui conduit à adopter des règles strictes, pour régir la création littéraire.
Les textes antiques sont admirés et l'on prône l'art de l'imitation des Anciens.
L'objectif des auteurs classiques est triple : placere, docere, movere (plaire, instruire, émouvoir).

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Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
― Nicolas Boileau, L'Art poétique, Chant I, 1674.

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Question 2

et
Comment les tableaux proposés illustrent-ils le mouvement dans lequel ils s'inscrivent ?

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Question 3

Reformulez en une phrase .

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Question 4

a) En vous appuyant sur cette page, sur cette

ressource complémentaire

ainsi que

celle-ci

, faites apparaître dans une carte mentale les principales caractéristiques du classicisme.

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b) Le Menteur vous semble-t-il être une pièce baroque ou classique ? Pourquoi ?

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Activité numérique

Retrouvez une activité sur les courants littéraires dans Le Menteur de Pierre Corneille.

a) Complétez la deuxième colonne du tableau ci-dessous en identifiant pour chaque citation le courant littéraire adéquat parmi les suivants : baroque – préciosité – libertinage - classicisme.

b) Quelles caractéristiques de chaque courant retrouvez-vous dans ces extraits de la comédie de Corneille ? Donnez une réponse justifiée dans la troisième colonne.

Citations	Courant littéraire	Caractéristiques
CLARICE Cette flamme, Monsieur, est pour moi fort nouvelle, Puisque j'en viens de voir la première étincelle. Si votre cœur ainsi s'embrase en un moment, Le mien ne sut jamais brûler si promptement, [...] (I, 2, v. 145-148)
DORANTE Je vous vis, et je fus retenu par l'amour. Attaqué par vox yeux, je leur rendis les armes, Je me fis prisonnier de tant d'aimables charmes, Je leur livrai mon âme, et ce cœur généreux Dès ce premier moment oublia tout pour eux. (I, 3, v. 176-180)
DORANTE Après qu'on eût mangé, mille et mille fusées S'élançant vers les cieux, ou droites ou croisées, Firent un nouveau jour, d'où tant de serpenteaux D'un déluge de flamme attaquèrent les eaux, Qu'on crut que, pour leur faire une plus rude guerre Tout l'élément du feu tombait du ciel en terre. (I, 5, v. 285-290)
DORANTE Oh ! Le beau compliment à charmer une dame, [...] Qu'un si riche discours nous rend considérables ! Qu'on amollit par là de cœurs inexorables ! (I, 6, v. 322-330)
CLITON Mais, Monsieur, pensez-vous qu'il soit jour chez Lucrèce ? Pour sortir si matin elle a trop de paresse. (IV, 1, v. 1089-1090)
GERONTE Paris voit tous les jours de ces métamorphoses. Dans tout le Pré-aux-Clercs tu verras mêmes choses, Et l'univers entier ne peut rien voir d'égal Aux superbes dehors du Palais Cardinal. Toute une ville entière, avec pompe bâtie Semble d'un vieux fossé par miracle sortie, Et nous fait présumer, à a ses superbes toits Que tous ses habitants sont des dieux ou des rois. (II, 5, v. 557-564)
CLARICE C'est ainsi qu'il partage entre nous son amour, Il te flatte de nuit, et m'en conte de jour. (V, 6, 1687-1688)
PIERRE CORNEILLE [...] j'accorderais très volontiers que ce qu'elle ferait passe en une seule ville aurait l'unité de lieu. Ce n'est pas que je voulusse que le théâtre représentât cette ville tout entière, cela serait un peu trop vaste, mais seulement deux ou trois lieux particuliers enfermés dans l'enclos de ses murailles. [...] Le Menteur a les Tuileries et la place Royale de Paris. Discours des trois unités, 1660.

c) Rédigez un paragraphe qui montrera que, par l'entrelacs de ces différents courants littéraires, Le Menteur de Pierre Corneille se situe à un moment charnière de la comédie du XVII^e siècle.

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