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La France sous le leadership des États-Unis
Une puissance fragilisée. Puissance vaincue en 1940 puis occupée, la France n'a pas après la guerre les moyens dʼune politique ambitieuse : la production industrielle de 1946 représente à peine 40 % de celle dʼavant-guerre. Mais la France fait partie des pays vainqueurs et devient l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.
Une politique atlantiste. Lʼaide des États-Unis est indispensable à la reconstruction. Elle est conditionnée à l'ouverture du marché français (accords Blum-Byrnes, mai 1946). Entre 1948 et 1952, grâce au plan Marshall, la France perçoit 20 % du total de lʼaide américaine, essentiellement sous forme de dons. Avec les débuts de la Guerre froide, la France s'insère dans un système de sécurité dominé par les États-Unis : elle est lʼun des membres fondateurs de lʼOTAN en 1949.
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Une reconstruction à lʼéchelle européenne sʼimpose
La question de lʼAllemagne. Partagée en quatre zones dʼoccupations contrôlées par les Alliés en 1945, lʼAllemagne devient rapidement un enjeu de rivalité entre lʼURSS et les États-Unis. La France, les États-Unis et le Royaume-Uni sʼorientent alors vers la création dʼun État ouest-allemand : la République fédérale dʼAllemagne est créée en 1949. La France renoue des relations bilatérales avec lʼAllemagne à partir de 1954, ce qui permet de surmonter lʼéchec du projet de Communauté européenne de défense (
CED).
Les débuts de la « construction européenne ». Le ministre des Affaires étrangères français Robert Schuman est à l'initiative de la
CECA, fondée en 1951. En supprimant les droits de douane sur le charbon et lʼacier, celle-ci favorise lʼaugmentation des échanges entre les six pays membres. Une seconde étape, le passage au marché commun, est proposée lors de la conférence de Messine en 1955 et actée en 1957 avec les traités de Rome. Des artistes, des intellectuels, des hommes et des femmes politiques comme
jouent un rôle clé dans cette concrétisation du projet européen.
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L'empire colonial en question
Dans les colonies, une volonté dʼindépendance. Des mouvements nationalistes apparaissent dès le début du XX
e siècle dans les colonies françaises, contestant la violence et les inégalités du système colonial et réclamant lʼindépendance de leurs pays respectifs. À partir des années 1920-1930, des élites indigènes, souvent formées en métropole, reviennent dans leur pays dʼorigine et soutiennent de plus en plus ces mouvements, notamment en créant des partis politiques indépendantistes.
Une réponse limitée. Une politique dʼautonomie accrue des colonies françaises est mise en place à travers lʼUnion française et la
départementalisation des quatre vieilles colonies. Mais les révoltes sont violemment réprimées par les autorités françaises, que ce soit en Algérie lors des massacres de Sétif et Guelma en mai 1945, à Madagascar en 1947 ou encore en Indochine où une guerre dʼindépendance ouverte éclate à partir de 1946.