1
La tragédie algérienne
Une guerre de libération nationale. Au début des années 1950, une nouvelle génération de nationalistes algériens choisit la lutte armée et fonde le
FLN. Le gouvernement français, pour qui l'Algérie fait partie du territoire national, répond par une politique répressive et déclare lʼétat dʼurgence à partir de 1955. Dès 1956, le gouvernement de Guy Mollet intensifie la guerre : envoi du contingent, usage systématique de la
torture pour briser le FLN.
Une guerre franco-française. Le conflit domine la vie politique française, les gouvernements se succèdent faute de consensus. La peur dʼune guerre civile entretenue par les attentats de lʼ
OAS, bloque toute possibilité de négociation avec le FLN. En métropole, des intellectuels comme
, Simone de Beauvoir ou Pierre Vidal-Naquet se mobilisent contre les exactions commises par lʼarmée française.
Une guerre civile algérienne. Tous les Algériens ne soutiennent pas le FLN. Certains, les
harkis, combattent dans les rangs de lʼarmée française. Les nationalistes sont divisés entre plusieurs organisations dont le FLN et le
MNA qui se font mutuellement la guerre.
2
La difficile sortie du conflit
La fin de la IVe République. Le régime dʼassemblée, impuissant, subit les événements algériens. Le 13 mai 1958, des manifestations ont lieu à Alger et un Comité de salut public réclame le retour de Charles de Gaulle au pouvoir. Le 15 mai, ce dernier se dit prêt à « assumer les pouvoirs de la République » : il est investi président du Conseil le 1
er juin, obtient les pleins pouvoirs pour six mois et le droit de réviser la Constitution.
Un changement de politique. Dans un premier temps, Charles de Gaulle poursuit lʼengagement militaire contre le FLN. À partir de 1959, il change d'avis et accepte le principe de lʼindépendance de lʼAlgérie. Cette décision est perçue comme une trahison par les Français dʼAlgérie, ce qui entraîne des émeutes à Alger et une tentative de putsch militaire en avril 1961.
L'indépendance de l'Algérie. Les accords dʼÉvian en mars 1962 mettent fin à la guerre et sont ratifiés par un référendum en France (90 % de oui) et en Algérie (99,7 % de oui). Un million de rapatriés arrivent en métropole. Juifs et
pieds-noirs quittent l'Algérie dans la précipitation, tandis que les harkis, majoritairement abandonnés en Algérie, sont victimes de massacres.