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Un outil militaire adapté aux ambitions de la France
Le développement d'une puissante industrie d'armement. L'État impulse trois grands programmes industriels liés à la défense nationale : nucléaire, industries aérospatiales, informatique. Néanmoins, le budget militaire ne cesse de se réduire.
La bombe atomique française. La maîtrise de lʼénergie atomique doit, selon Charles de Gaulle, renforcer l'indépendance nationale. La première bombe A explose dans le Sahara en 1960, la bombe H en 1968 en Polynésie française. La France se dote ensuite d'avions porteurs d'ogives en 1964 puis d'un sous-marin lance-missiles en 1971.
Charles de Gaulle décide de quitter le commandement intégré de l'OTAN en mars 1966. Il s'agit à la fois de garder le contrôle de la défense nationale et d'envoyer un message aux États-Unis. Le siège de lʼorganisation est transféré de Fontainebleau à Bruxelles et les bases américaines installées sur le territoire français sont évacuées.
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Une « exception française »
Lʼouverture au tiers-monde. La coopération économique et militaire avec les pays dʼAfrique francophone est utilisée comme vecteur dʼune politique de rayonnement de la puissance française. Certains y voient une forme de
néocolonialisme.
La remise en cause du système bipolaire. Charles de Gaulle soutient les États-Unis au moment des crises de Berlin (1958-1961) puis de Cuba (1962), mais remet en cause leur
leadership. Il n'hésite pas à critiquer l'intervention militaire américaine au Vietnam lors d'un voyage en Asie en 1966. Son refus de la logique de bloc le conduit à reconnaître la Chine de Mao en 1964 et à se rapprocher du bloc soviétique, notamment par des voyages en URSS en 1966 (
), en Pologne en 1967 et en Roumanie en 1968.
Les limites de cette politique. Même si Charles de Gaulle souhaite affirmer l'« exception française » au sein des démocraties occidentales, la France reste une puissance moyenne qui ne peut pas réellement peser sur la politique des grandes puissances. En outre, le fait d'avoir quitté le commandement de l'OTAN est surtout symbolique : la France continue dʼappartenir à lʼAlliance atlantique et de coopérer avec les États-Unis.