La gare routière très fréquentée de Surabaya, ville indonésienne de près de trois millions d'habitants, des milliers de personnes prennent le bus gratuitement dans le cadre d'un plan anti-pollution prometteur : un trajet en bus d'une heure s'échange contre trois grandes bouteilles, ou cinq bouteilles de taille moyenne ou encore 10 gobelets en plastique, à condition qu'ils ne soient ni souillés ni écrasés. [...] Quelque 16 000 personnes chaque semaine bénéficient de billets de transport gratuits [...], environ six tonnes de déchets plastiques sont ainsi collectées auprès des passagers avant d'être vendues à des entreprises spécialistes du recyclage. Ce plan vise non seulement à réduire la quantité de déchets, mais favorise la population à davantage utiliser les transports publics. [...] « La population considère désormais différemment sa consommation de bouteilles et de gobelets en plastique », estime Nurhayati Anwar, comptable de 44 ans, qui prend
le bus une fois par semaine avec son petit garçon de trois ans. « À présent, les gens dans les bureaux ou chez eux essaient de ramasser (les déchets plastiques) au lieu de simplement s'en débarrasser ». L'Indonésie s'est fixée pour objectif de réduire de 70 % la pollution de déchets plastique d'ici 2025 en accélérant le recyclage, en menant des campagnes de sensibilisation et en réduisant l'utilisation de matières plastiques. D'autres régions d'Indonésie tentent également de s'attaquer à la pollution plastique à l'instar de l'île de Bali, destination privilégiée de touristes du monde entier, qui interdit progressivement les pailles et sacs en plastique à usage unique, de même que la capitale Jakarta envisage aussi de bannir les sacs en plastique.