Milady, espionne au service du cardinal de Richelieu et ennemie de Buckingham, a été capturée. Elle parvient cependant à manipuler son gardien, Felton, et à lui faire croire que le duc de Buckingham est la source de tous ses malheurs.
Il n'y avait plus de doute, Felton était convaincu, Felton était à elle : un ange apparaitrait-il au jeune homme pour accuser Milady, il le prendrait certainement, dans l'état d'esprit où il se trouvait, pour un envoyé du démon. Milady souriait à cette pensée, car Felton, c'était désormais sa seule espérance, son seul moyen de salut1.
Elle jeta un coup d'œil sur la porte : le baron avait fait clouer une planche sur le guichet2 ; il craignait sans doute que, par cette ouverture, elle ne parvînt encore, par quelque moyen diabolique, à séduire les gardes.
Tout à coup, elle entendit frapper à une vitre, et, à la lueur d'un éclair, elle vit le visage d'un homme apparaître derrière les barreaux. Elle courut à la fenêtre et l'ouvrit.
« Felton ! s'écria-t-elle, je suis sauvée !
– Oui, dit Felton ! mais silence, silence ! il me faut le temps de scier vos barreaux.
– Mais, que faut-il que je fasse ?
– Rien, rien ; refermez la fenêtre ; mettez-vous dans votre lit toute habillée ; quand j'aurai fini, je frapperai aux carreaux. Mais pourrez-vous me suivre ?
– Oh ! oui. »
Au bout d'une heure, Felton frappa de nouveau. Milady monta sur un fauteuil et passa tout le haut de son corps par la fenêtre : elle vit le jeune officier suspendu au-dessus de l'abîme par une échelle de corde. Le vide l'épouvantait.
« Avez-vous confiance en moi ? dit Felton.
– Vous le demandez !