Du 1^er juillet au 18 novembre 1916, le commandement franco‑britannique entreprend une vaste offensive visant à percer les lignes allemandes dans la région de la Somme. La bataille de la Somme se distingue par son caractère industriel, mais aussi par la dureté de l'expérience des combattants engagés de part et d'autre. Elle se solde par un bilan humain désastreux, et laisse des traces profondes sur les paysages et sur les mémoires collectives.

En quoi la bataille de la Somme est-elle un tournant de la Première Guerre mondiale ?

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Chronologie

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Chiffres clés

60 000 : nombre de pertes britanniques (blessés et tués) lors de l'assaut du 1^er juillet 1916, jour le plus sanglant de la guerre.

1 million : nombre d'obus tirés sur les lignes allemandes lors du barrage de préparation à l'attaque du 1^er juillet 1916.

15 : nombre de kilomètres de terrain gagnés par les Alliés à l'issue de la bataille.

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Acteurs clés

Les pals battalions

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Les « bataillons de copains » sont formés de jeunes volontaires britanniques enrôlés ensemble dans le même quartier ou le même village. Ces hommes sont décimés le 1^er juillet 1916, et les survivants sont répartis dans d'autres unités.

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Vocabulaire

Déshumanisation

Boche

No man's land

Déshumanisation : perte de la sensibilité et des repères moraux.

Boche : surnom péjoratif utilisé par les Français pour désigner les Allemands.

No man's land : espace situé entre deux tranchées ennemies, et exposé aux tirs.

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Supplément numérique

Joe Sacco,
The Great War
, 2014 : une fresque monumentale représentant en détail le premier jour de la bataille de la Somme.
Geoffrey Malins,
The Battle of the Somme
, 1916 : un film de propagande britannique et le premier long métrage documentaire sur la guerre

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A
Les moyens déployés par l'Entente

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Doc. 1
De nouveaux armements

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« Les tanks à la bataille de la Somme », couverture d'un récit de C. Altam, 1917.

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Doc. 2
Un affrontement de masse

Ce camp où des milliers de recrues anglaises apprenaient le noble métier des armes couvrait plusieurs centaines d'hectares de terrain. C'était une vraie fourmilière humaine ; sur les routes qui traversaient le camp passaient d'interminables convois, jour et nuit, d'autos, de lourds caissons, véhicules de toutes sortes, relèves, ambulances, etc. On avait installé des lignes de chemin de fer sillonnées de lourds convois de matériaux, munitions, vivres, etc. [...]

De jour en jour, d'heure en heure, [...] le campement d'Hardécourt grossissait, s'enflait démesurément pêle‑mêle, au bon plaisir de chacun ; il y avait des gens de tous les coins de l'univers : des Australiens, des Canadiens, des Hindous, ¹. On eut dit l'exode de peuplades, de tribus fuyant devant un fléau ou partant pour quelque croisade lointaine.

Louis Barthas

Carnets de guerre, 1916, publication posthume.

1. Termes utilisés à l'époque pour désigner les personnes d'origine africaine ou asiatique.

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Doc. 3
Mobiliser la main‑d'œuvre chinoise

La main-d'œuvre chinoise, surtout celle du Nord, doit nous donner satisfaction. Sobre, robuste, endurant et docile, l'ouvrier du Nord s'adaptera à notre climat et à des travaux même pénibles n'exigeant qu'un effort mécanique. Il ne s'agit bien entendu que d'hommes de peine, de ¹, de terrassiers. Le recrutement d'ouvriers d'art serait plus limité à Chang‑Haï.

Service historique de la Défense, capitaine de Lapomarède, « Possibilité d'utilisation en France de la main-d'œuvre chinoise », Pékin, 16 avril 1916.

1. Travailleurs agricoles d'origine asiatique.

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Doc. 4
La guerre de position

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Tranchée britannique, photographie colorisée, 1916.

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Questions

Parcours 1

1. Doc. 1 , Doc. 2 et Doc. 3 Quels sont les nouveaux armements et matériels utilisés pendant bataille de la Somme ?

2. Doc. 2 et Doc. 3 Pourquoi peut-on dire que les colonies sont mises à contribution ?

3. Doc. 4 Décrivez le décor et les activités des soldats. Pourquoi parle-t-on d'une « guerre de position » ?

Parcours 2

Activité en binôme

À l'aide des exemples relevés dans les documents, montrez en une dizaine de lignes en quoi les moyens déployés par l'Entente témoignent d'une guerre de position, industrielle et mondiale.

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B
L'expérience des combattants

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Doc. 1
La déshumanisation

Encore aujourd'hui il y a des lambeaux de corps humain dans les barbelés. Devant notre tranchée, il y a peu de temps, il y avait encore une main avec une alliance, à quelques mètres de là, il y avait un avant-bras dont il ne restera finalement que les os. Que la chair humaine semble bonne pour les rats ! C'est affreux. Qui ne connaît pas la terreur l'apprend ici [...] mais avec le temps je me suis habitué et je suis devenu aussi indifférent que nos ¹. La guerre abrutit le cœur et les sentiments ; elle rend l'homme indifférent face à tout ce qui, autrefois, le troublait et l'émouvait.

Lettre de Hugo Müller, soldat allemand, tué le 18 octobre 1916 à Warlecourt.

1. Soldats expérimentés.

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Doc. 2
L'artisanat de tranchée

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Objets fabriqués par des soldats servant dans la Somme, à partir d'armements récupérés sur le champ de bataille.

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