Français 1re

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Repères - Histoire
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La fin’amor et les romans de chevalerie
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Les philosophes des Lumières
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Chapitre 1.5
Texte 1

Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves (1678)

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Texte

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Crédits : Lelivrescolaire.fr

Amoureuse du duc de Nemours, Mme de Clèves tente de résister à cette passion au nom de la vertu et du respect qu'elle éprouve pour son mari. Quand M. de Nemours égare une lettre écrite par Mme de Thémines, elle ressent de la jalousie. Il lui explique que la lettre était en réalité adressée à un autre homme. Rassurée, elle analyse ses propres sentiments.

La Princesse de Clèves - Madame de La Fayette


[Mme de Clèves] se remit devant les yeux l'aigreur et la froideur qu'elle avait fait paraître à M. de Nemours, tant qu'elle avait cru que la lettre de Mme de Thémines s'adressait à lui, quel calme et quelle douceur avaient succédé à cette aigreur, sitôt qu'il l'avait persuadée que cette lettre ne le regardait pas. Quand elle pensait qu'elle s'était reproché comme un crime, le jour précédent, de lui avoir donné des marques de sensibilité que la seule compassion pouvait avoir fait naître et, que, par son aigreur, elle lui avait fait paraître des sentiments de jalousie qui étaient des preuves certaines de passion, elle ne se reconnaissait plus elle‑même. Quand elle pensait encore que M. de Nemours voyait bien qu'elle connaissait son amour, qu'il voyait bien aussi que, malgré cette connaissance, elle ne l'en traitait pas plus mal en présence même de son mari, qu'au contraire elle ne l'avait jamais regardé si favorablement, qu'elle était cause que M. de Clèves l'avait envoyé quérir et qu'ils venaient de passer une après‑dînée ensemble en particulier, elle trouvait qu'elle était d'intelligence avec M. de Nemours, qu'elle trompait le mari du monde qui méritait le moins d'être trompé, et elle était honteuse de paraître si peu digne d'estime aux yeux mêmes de son amant. Mais ce qu'elle pouvait moins supporter que tout le reste, était le souvenir de l'état où elle avait passé la nuit, et les cuisantes douleurs que lui avait causées la pensée que M. de Nemours aimait ailleurs et qu'elle était trompée.
Elle avait ignoré jusqu'alors les inquiétudes mortelles de la défiance et de la jalousie, elle n'avait pensé qu'à se défendre d'aimer M. de Nemours, et elle n'avait point encore commencé à craindre qu'il en aimât une autre. Quoique les soupçons que lui avait donnés cette lettre fussent effacés, ils ne laissèrent pas de lui ouvrir les yeux sur le hasard d'être trompée et de lui donner des impressions de défiance et de jalousie qu'elle n'avait jamais eues. Elle fut étonnée de n'avoir point encore pensé combien il était peu vraisemblable qu'un homme comme M. de Nemours, qui avait toujours fait paraître tant de légèreté parmi les femmes, fût capable d'un attachement sincère et durable. Elle trouva qu'il était presque impossible qu'elle pût être contente de sa passion. « Mais quand je le pourrais être, disait‑elle, qu'en veux-je faire ? Veux‑je la souffrir1 ? Veux‑je y répondre ? Veux‑je m'engager dans une galanterie ? Veux‑je manquer2 à Monsieur de Clèves ? Veux‑je me manquer à moi‑même ? Et veux‑je enfin m'exposer aux cruels repentirs et aux mortelles douleurs que donne l'amour ? Je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m'entraîne malgré moi. Toutes mes résolutions sont inutiles ; je pensai hier tout ce que je pense aujourd'hui et je fais aujourd'hui tout le contraire de ce que je résolus hier. »
Chapitre III, orthographe modernisée.
1. Tolérer, accepter.
2. Manquer de respect.
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Placeholder pour La Princesse de ClèvesLa Princesse de Clèves
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Adaptation cinématographique de Jean Delannoy, 1961, avec Jean‑François Poron (M. de Nemours) et Marina Vlady (Mme de Clèves).
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Questions

1. Comment cet extrait propose‑t‑il une analyse fine des sentiments de l'héroïne et des dangers de la passion ?

2.
Grammaire
Analysez la proposition subordonnée circonstancielle dans le passage souligné.
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