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Chapitre 2.4
Texte 2

Blaise Pascal, Pensées (1669, posthume)

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Texte

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Crédits : Lelivrescolaire.fr

Après avoir vécu une expérience mystique, Blaise Pascal, mathématicien, construit une œuvre mettant en avant sa foi janséniste. Il écrit des pensées, textes brefs sur des sujets variés, qui ont été recueillies et publiées après sa mort.

1. […] Qu'est-ce qu'un homme dans l'infini ? Mais pour lui présenter un autre prodige aussi étonnant, qu'il recherche dans ce qu'il connaît les choses les plus délicates. Qu'un ciron1 lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparablement plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ces jambes, du sang dans ces veines, des humeurs2 dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ces gouttes ; que, divisant encore ces dernières choses, il épuise ses forces en ces conceptions, et que le dernier objet où il peut arriver soit maintenant celui de notre discours ; il pensera peut‑être que c'est là l'extrême petitesse de la nature. Je veux lui faire voir là-dedans un abîme3 nouveau. Je lui veux peindre non seulement l'univers visible, mais l'immensité qu'on peut concevoir de la nature, dans l'enceinte de ce raccourci d'atome. Qu'il y voie une infinité d'univers, dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible ; dans cette terre, des animaux, et enfin des cirons, dans lesquels il retrouvera ce que les premiers ont donné ; et trouvant encore dans les autres la même chose, sans fin et sans repos, qu'il se perde dans ces merveilles, aussi étonnantes dans leur petitesse que les autres par leur étendue ; car qui n'admirera que notre corps, qui tantôt n'était pas perceptible dans l'univers, imperceptible lui-même dans le sein du tout, soit à présent un colosse, un monde, ou plutôt un tout, à l'égard du néant où l'on ne peut arriver ? […]

6. L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser. Une vapeur, une goutte d'eau suffit pour le tuer. Mais quand4 l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt ; et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. […] Travaillons donc à bien penser. Voilà le principe de la morale.

7. Il est dangereux de trop faire voir à l'homme combien il est égal aux bêtes sans lui montrer sa grandeur. Il est encore dangereux de lui trop faire voir sa grandeur sans sa bassesse. Il est encore plus dangereux de lui laisser ignorer l'un et l'autre. Mais il est très avantageux de lui représenter l'un et l'autre. […]

9. Je blâme également, et ceux qui prennent parti de louer l'homme, et ceux qui le prennent de le blâmer, et ceux qui le prennent de se divertir ; et je ne puis approuver que ceux qui cherchent en gémissant.
Article premier, texte établi d'après l'édition Hachette, 1871, orthographe modernisée.
1. Acarien dont la taille ne dépasse pas 1 mm.
2. Éléments censés garantir l'équilibre du corps humain, selon une théorie antique très influente au XVIIe siècle.
3. Gouffre.
4. Même si.
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Éclairage

La pensée janséniste est fondée sur un présupposé : Dieu déciderait du sort des êtres humains dès leur naissance, en leur accordant ou non la grâce, élément essentiel pour accéder à la vie éternelle. Cette prédestination détermine alors le comportement : les êtres qui ont la grâce doivent se tenir éloignés des péchés et de tout ce qui détourne de la foi. C'est pour cette raison que Pascal condamne le divertissement.
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Ressource complémentaire

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Questions

1. Comment chaque pensée, pourtant autonome, s'enrichit-elle en entrant en relation avec les autres ?

2.
Grammaire
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