Le gouvernement français, après avoir demandé l'armistice, connaît maintenant les conditions dictées par l'ennemi. [...] Cet armistice serait non seulement une capitulation, mais encore un asservissement. Or, beaucoup de Français n'acceptent pas la capitulation ni la servitude, pour des raisons qui s'appellent l'honneur, le bon sens, l'intérêt supérieur de la Patrie.
Je dis l'honneur ! Car [...] tant que ses Alliés continuent la guerre, [la France] n'a pas le droit de se rendre à l'ennemi. [...]
Je dis le bon sens ! Car il est absurde de considérer la lutte comme perdue. [...] Il nous reste un vaste Empire, une flotte intacte, beaucoup d'or. Il nous reste des alliés, dont les ressources sont immenses et qui dominent les mers. [...]
Je dis l'intérêt supérieur de la Patrie ! Car [...] si les forces de la liberté triomphent finalement de celles de la servitude, quel serait le destin d'une France qui se serait soumise à l'ennemi ?
L'honneur, le bon sens, l'intérêt supérieur de la Patrie commandent à tous les Français libres de continuer le combat, là où ils seront et comme ils pourront. Il est, par conséquent, nécessaire de grouper partout où cela se peut une force française aussi grande que possible. [...]
Moi, général de Gaulle, j'entreprends ici, en Angleterre, cette tâche nationale. [...] J'invite tous les Français qui veulent rester libres à m'