Olympe de Gouges - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

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Ch. 1
Introduction
Ch. 2
Œuvre intégrale
Ch. 3
Accompagnement à la lecture
Ch. 5
Grammaire
Ch. 6
Parcours
Ch. 7
Dissertation
Ch. 8
Contraction et essai
Ch. 9
Prolongements
Comprendre l'œuvre

« Femme, réveille‑toi »

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Femme, réveille‑toi ; le toscin1 de la raison se fait entendredans tout l'univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation2. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! femmes, quand cesserez‑vous d'être aveugles ?
Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire3 est détruit. Que vous reste‑t‑il donc ? La conviction des injustices de l'homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets4 de la nature. Qu'auriez‑vous à redouter pour une si belle entreprise5 ? Le bon mot du législateur des noces de Cana6 ? Craignez‑vous que nos législateurs français, correcteurs de cette morale longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison7, ne nous répètent :
« Femmes, qu'y a‑t‑il de commun entre vous et nous ? » « Tout », auriez‑vous à répondre. S'ils s'obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence8 en contradiction avec leurs principes, opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité, réunissez‑vous sous les étendards de la philosophie, déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces
orgueilleux, non serviles9 adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être suprême10. Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir11 ; vous n'avez qu'à le vouloir. Passons maintenant à l'effroyable tableau de ce que vous avez été dans la société ; et puisqu'il est question, en ce moment, d'une éducation nationale,
voyons si nos sages législateurs penseront sainement sur l'éducation des femmes12.


1. Cloche que l'on sonne de manière prolongée pour alerter d'un danger grave (une catastrophe naturelle, une guerre, etc.).
2. Fait de s'attribuer quelque chose de façon illégitime, sans y avoir droit.
3. Pouvoir, influence.
4. Lois.
5. Action, projet.
6. Dans l'épisode biblique des noces de Cana, relaté dans l'évangile selon saint Jean (Jean 2, 1‑11), Jésus répond à sa mère qui l'informe que les invités n'ont plus de vin : « Femme, que me veux‑tu ? », ou dans une autre traduction à laquelle Gouges fait référence à la phrase suivante : « Femme, qu'y a‑t‑il de commun entre toi et moi ? » Cette phrase a souvent été utilisée pour montrer la misogynie du Christ, de la religion chrétienne. On peut l'interpréter d'une autre manière : Jésus, par le mot « femme », renvoie sa mère à sa condition d'être humain, tandis que lui, fils de Dieu, s'apprête à accomplir son premier miracle en changeant de l'eau en vin, et ainsi à révéler sa nature divine. La traduction littérale, qui serait : « Femme, quoi, de toi à moi ? » peut être reformulée d'autres manières, par exemple : « Femme, qu'attends‑tu de moi ? »
7. Qui n'est plus d'actualité. La Révolution française a posé les bases de la laïcité, de la dissociation entre l'Église et l'État (voir par exemple de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen).
8. Réponse inattendue, provocation.
9. Soumis.
10. Opposés aux religions traditionnelles, certains philosophes des Lumières (notamment d'Alembert, Voltaire et Rousseau) ont défendu des formes de culte déiste à l'Être suprême, le créateur du monde, et le déisme est en vogue parmi les révolutionnaires. Sous le gouvernement révolutionnaire (1793‑1794), ce culte donnera lieu à de nombreuses cérémonies civiques et religieuses.
11. Franchir ; on peut comprendre aussi : de vous en affranchir, de vous en libérer.
12. Talleyrand et ses collaborateurs sont en train de terminer leur Rapport sur l'instruction publique, fait au nom du Comité de constitution à l'Assemblée nationale, qu'ils présenteront les 10, 11 et 19 septembre 1791. Ce rapport défend la nécessité d'une organisation nationale de l'enseignement, capable d'éclairer la nation tout entière : l'instruction doit être égale pour tous les individus, hommes et femmes de toutes classes sociales (voir le post‑scriptum, ).
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Préparer l'explication linéaire (8 points)

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Étape 1
Première lecture et repérages

Question 1
Situez l'extrait dans l'œuvre. Quels sont les échos avec  ?


Question 2
Délimitez plusieurs mouvements et donnez‑leur un titre.


Question 3
Quel projet de lecture choisiriez‑vous ? Justifiez.


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Étape 2
Analyser le texte

Question 4
a) Identifiez la figure de style employée dans la phrase l. 101‑102.


b) Par quel termes antithétiques cette phrase est-elle mise en valeur ?


c) Quel lien établissez‑vous avec les idéaux des Lumières ?


Question 5
a) Relevez le champ lexical de la révolte.


b) Qu'est‑ce qui rend cet extrait particulièrement vivant ?


c) Comment cet appel à la révolte prend‑il de l'ampleur ?


Question 6
En quoi cet extrait annonce‑t‑il une ère nouvelle ? Prenez appui sur les changements de temps verbaux et les indices temporels.
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Étape 3
Préparer l'introduction et la conclusion

Question 7
Introduction • Présentez l'extrait en employant les termes suivants : plaidoyer ; cause féminine ; Révolution ; idéaux des Lumières ; droits.


Question 8
Conclusion
a)
Résumez l'enjeu de chaque mouvement.


b) Proposez une ouverture à partir du .

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Préparer la lecture (2 points)

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Question 9
a) Écoutez le texte lu par une comédienne et prenez connaissance des conseils donnés en couleur dans le texte ci‑dessous.

« Femme, réveille‑toi »

Crédits : Lelivrescolaire.fr

POSTAMBULE.

Femme, réveille‑toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! femmes, quand cesserez‑vous d'être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit. Que vous reste‑t‑il donc ? La conviction des injustices de l'homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature. Qu'auriez‑vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du législateur des noces de Cana ? Craignez‑vous que nos législateurs français, correcteurs de cette morale longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent : « Femmes, qu'y a‑t‑il de commun entre vous et nous ? » « Tout », auriez‑vous à répondre. S'ils s'obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes, opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité, réunissez‑vous sous les étendards de la philosophie La métaphore est guerrière et vient renforcer les termes « faiblesse », « courageusement », « force ». Lors de la lecture, n'hésitez pas à vous imprégner de cette symbolique guerrière, déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être suprême. Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir.

Conseils

  • Rythme de lecture
  • Expressivité de la voix
  • Accentuation d'un ou des mot(s)

b) Entrainez‑vous à lire !

Enregistreur audio
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Traiter la question de grammaire (2 points)

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Question 10
Analysez l'expression de l'interrogation dans l'extrait suivant : « [...] femmes, quand cesserez‑vous d'être aveugles ? » (l. 105‑106)
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