Olympe de Gouges - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

Rejoignez la communauté !
Co-construisez les ressources dont vous avez besoin et partagez votre expertise pédagogique.
Ch. 1
Introduction
Ch. 2
Œuvre intégrale
Ch. 3
Accompagnement à la lecture
Ch. 5
Grammaire
Ch. 6
Parcours
Ch. 7
Dissertation
Ch. 8
Contraction et essai
Ch. 9
Prolongements
Comprendre l'œuvre

Le « jouet du mépris »

➜ Téléchargez le texte en format A4

15 professeurs ont participé à cette page
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.
Dans cette sorte d'antithèse, que de remarques n'ai‑je point à offrir ! Je n'ai qu'un moment pour les faire, mais ce moment fixera l'attention de la postérité la plus reculée.
Sous l'Ancien Régime, tout était vicieux, tout était coupable ; mais ne pourrait‑on pas apercevoir l'amélioration des choses dans la substance même des vices ?
Une femme n'avait besoin que d'être belle ou aimable ; quand elle possédait ces deux avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds. Si elle n'en profitait pas,
elle avait un caractère bizarre, ou une philosophie peu commune,
qui la portait au mépris des richesses ; alors elle n'était plus considérée que comme une mauvaise tête. La plus indécente se faisait respecter avec de l'or. Le commerce des femmes était une espèce d'industrie reçue dans la première classe1, qui, désormais, n'aura plus de crédit2. S'il en avait encore, la Révolution serait perdue, et sous de nouveaux rapports, nous serions toujours corrompus.
Cependant la raison peut‑elle se dissimuler que tout autre chemin à la fortune est fermé à la femme que l'homme achète, comme l'esclave sur les côtes d'Afrique3 ? La différence est grande ; on le sait. L'esclave commande au maitre ; mais si le maitre lui donne la liberté sans récompense, et à un âge où l'esclave a perdu tous ses charmes, que devient cette infortunée ? Le jouet du mépris ; les portes mêmes de la bienfaisance lui sont fermées. Elle est pauvre et vieille, dit‑on ;
pourquoi n'a‑t‑elle pas su faire fortune ? D'autres exemples encore plus touchants s'offrent à la raison. Une jeune personne sans expérience, séduite par un homme qu'elle aime, abandonnera ses parents pour le suivre ; l'ingrat la laissera après quelques années, et plus elle aura vieilli avec lui, plus son inconstance4 sera inhumaine ; si elle a des enfants, il l'abandonnera de même. S'il est riche, il se croira dispensé de partager sa fortune avec ses nobles victimes. Si quelque engagement le lie à ses devoirs, il en violera la puissance en espérant tout des lois. S'il est marié, tout autre engagement
perd ses droits. Quelles lois reste‑t‑il donc à faire pour extirper5 le vice jusque dans la racine ? Celle du partage des fortunes entre les hommes et les femmes, et de l'administration public6. On conçoit aisément que celle qui est née d'une famille riche gagne beaucoup avec l'égalité des partages7. Mais celle qui est née d'une famille pauvre, avec du mérite et des vertus ; quel est son lot ? La pauvreté et l'opprobre8. Si elle n'excelle pas précisément en musique ou en peinture, elle ne peut être admise à aucune fonction publique, quand elle en aurait toute la capacité.
Je ne veux donner qu'un aperçu des choses, je les approfondirai dans la nouvelle édition de tous mes ouvrages politiques que je me propose de donner au public dans quelques jours, avec des notes.


1. La noblesse de cour.
2. D'influence.
3. Sur l'engagement de Gouges contre l'esclavage, voir .
4. Désir de changement, manque en amour.
5. Arracher.
6. Du partage des postes dans l'administration publique (voir ).
7. Entre les enfants, au sein de la famille.
8. Honte, déshonneur.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Préparer l'explication linéaire (8 points)

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Étape 1
Première lecture et repérages

Question 1
Situez l'extrait dans l'œuvre puis résumez le paragraphe qui le précède.


Question 2
a) Pourquoi Gouges affirme‑t‑elle que sous l'Ancien Régime, « tout était vicieux » (l. 148) ?


b) Selon l'autrice, pourquoi les femmes sont‑elles toujours menacées ?


c) Quelle solution est proposée à la fin du texte ?


Question 3
En vous appuyant sur les connecteurs, délimitez plusieurs mouvements dans l'extrait. Discutez de vos choix avec un ou une camarade.
Afficher la correction
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Étape 2
Analyser le texte

Question 4
Comparez la première phrase de l'extrait aux deux dernières pour expliquer quelle est la visée du texte.


Question 5
a) Quel type de phrases interrogatives identifiez‑vous ?


b) Quelles sont les autres marques de l'implication de l'autrice ?


Question 6
En quoi les hypothèses finales servent‑elles l'argumentation ?
Afficher la correction
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Étape 3
Préparer l'introduction et la conclusion

Question 7
Introduction
Selon Gouges, dans quelle situation les femmes se trouvaient‑elles sous l'Ancien Régime ? Résumez en quelques mots le paragraphe qui précède l'extrait et le début de celui‑ci.


Question 8
Conclusion
a)
À qui les femmes sont‑elles comparées ?


b) Proposez une ouverture à partir de .

Afficher la correction
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Préparer la lecture (2 points)

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.
Question 9
a) Écoutez le texte lu par une comédienne et prenez connaissance des conseils donnés en couleur dans le texte ci‑dessous.

Le « jouet du mépris »

Crédits : Lelivrescolaire.fr

Sous l'Ancien Régime, tout était vicieux, tout était coupable ; mais ne pourrait‑on pas apercevoir l'amélioration des choses dans la substance même des vices ? Une femme n'avait besoin que d'être belle ou aimable ; quand elle possédait ces deux avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds. Si elle n'en profitait pas, elle avait un caractère bizarre, ou une philosophie peu commune, qui la portait au mépris des richesses ; alors elle n'était plus considérée que comme une mauvaise tête. La plus indécente se faisait respecter avec de l'or. Le commerce des femmes était une espèce d'industrie reçue dans la première classe, qui, désormais, n'aura plus de crédit. S'il en avait encore, la Révolution serait perdue, et sous de nouveaux rapports, nous serions toujours corrompus. Cependant la raison peut‑elle se dissimuler que tout autre chemin à la fortune est fermé à la femme que l'homme achète, comme l'esclave sur les côtes d'Afrique ? La différence est grande ; on le sait. L'esclave commande au maitre ; mais si le maitre lui donne la liberté sans récompense, et à un âge où l'esclave a perdu tous ses charmes, que devient cette infortunée ? Le jouet du mépris ; les portes mêmes de la bienfaisance lui sont fermées. Elle est pauvre et vieille, dit‑on ; pourquoi n'a‑t‑elle pas su faire fortune ? D'autres exemples encore plus touchants s'offrent à la raison. Une jeune personne sans expérience, séduite par un homme qu'elle aime, abandonnera ses parents pour le suivre ; l'ingrat la laissera après quelques années, et plus elle aura vieilli avec lui, plus son inconstance sera inhumaine ; si elle a des enfants, il l'abandonnera de même. S'il est riche, il se croira dispensé de partager sa fortune avec ses nobles victimes. Si quelque engagement le lie à ses devoirs, il en violera la puissance en espérant tout des lois. S'il est marié, tout autre engagement perd ses droits. Quelles lois reste‑t‑il donc à faire pour extirper le vice jusque dans la racine ? Celle du partage des fortunes entre les hommes et les femmes, et de l'administration publique.

Conseils

  • Rythme de lecture
  • Expressivité de la voix
  • Accentuation d'un ou des mot(s)

b) Entrainez‑vous à lire !

Enregistreur audio
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Traiter la question de grammaire (2 points)

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.
Question 10
a) Analysez la subordonnée circonstancielle suivante : « si elle a des enfants » (l. 172‑173).


b) Reformulez‑la à l'imparfait puis au plus‑que‑parfait en opérant les modifications nécessaires dans la proposition principale.
Afficher la correction

Une erreur sur la page ? Une idée à proposer ?

Nos manuels sont collaboratifs, n'hésitez pas à nous en faire part.

Oups, une coquille

j'ai une idée !

Nous préparons votre pageNous vous offrons 5 essais

Yolène
Émilie
Jean-Paul
Fatima
Sarah
Utilisation des cookies
Lors de votre navigation sur ce site, des cookies nécessaires au bon fonctionnement et exemptés de consentement sont déposés.