Olympe de Gouges - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

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Dissertation
Étude thématique 1

Portrait(s) de femme(s)

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Sujet

Quel(s) portrait(s) de la femme Olympe de Gouges dessine‑t‑elle dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ?
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Étape 1

À la lumière de votre lecture de l'œuvre, expliquez quelles notions, dans la liste suivante, sont intéressantes pour apporter une réponse au sujet :

défauts et qualitésdéfinitiondescription physiquetableauimagecaricaturemodèleéloge et blâmeautobiographie

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Étape 2

Établissez le plan général de votre dissertation.

Question 1
Parmi les onze intitulés proposés ci‑dessous, cochez ceux qui vous semblent les plus pertinents pour répondre au sujet.


Question 2
Parmi ceux que vous avez gardés, sélectionnez‑en trois qui pourront constituer les trois parties d'une réponse au sujet.


Question 3
Organisez ces trois parties selon une progression logique.
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Comment choisir ?

L'intitulé doit être :
  • • juste : il s'appuie sur une lecture attentive de l'œuvre ;

  • • précis : il permet d'apporter une partie de la réponse à la question posée ;

  •  suffisamment général : il permet de développer plusieurs arguments.

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Étape 3

Circulez dans l'œuvre à la recherche d'arguments et d'exemples correspondant à chacune de vos trois parties.

  • Aidez‑vous des questions ci‑dessous et retrouvez pour les questions b), c), f) et g).

  • Cochez la case




Extrait pour la question b
Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage. Ce que la force leur avait ravi, la ruse leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. Le poison, le fer, tout leur était soumis ; elles commandaient au crime comme à la vertu. Le gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l'administration nocturne des femmes. Le cabinet n'avait point de secret pour leur indiscrétion ; ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat ; enfin tout ce qui caractérise la sottise des hommes, profane et sacré, tout a été soumis à la cupidité et à l'ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la Révolution, respectable et méprisé.

[...] Sous l'Ancien Régime, tout était vicieux, tout était coupable ; mais ne pourrait‑on pas apercevoir l'amélioration des choses dans la substance même des vices ? Une femme n'avait besoin que d'être belle ou aimable ; quand elle possédait ces deux avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds. Si elle n'en profitait pas, elle avait un caractère bizarre, ou une philosophie peu commune, qui la portait au mépris des richesses ; alors elle n'était plus considérée que comme une mauvaise tête. La plus indécente se faisait respecter avec de l'or. Le commerce des femmes était une espèce d'industrie reçue dans la première classe, qui, désormais, n'aura plus de crédit. S'il en avait encore, la Révolution serait perdue, et sous de nouveaux rapports, nous serions toujours corrompus. Cependant la raison peu‑elle se dissimuler que tout autre chemin à la fortune est fermé à la femme que l'homme achète, comme l'esclave sur les côtes d'Afrique ? La différence est grande ; on le sait. L'esclave commande au maitre [...].




Extrait pour la question c
Homme, es‑tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis‑moi ? Qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne‑moi, si tu l'oses, l'exemple de cet empire tyrannique.*

Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d'œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends‑toi à l'évidence quand je t'en offre les moyens. Cherche, fouille et distingue, si tu peux, les sexes dans l'administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef‑d'œuvre immortel.

L'homme seul s'est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles, [qui] prétend jouir de la Révolution et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plus.

* De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome,
Le plus sot animal, à mon avis, c'est l'homme.







e) Quel lexique dominant repérez‑vous l. 128‑144 (  et ) ?


Extrait pour la question f
Femme, réveille‑toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! femmes, quand cesserez‑vous d'être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit. Que vous reste‑t‑il donc ? La conviction des injustices de l'homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature. Qu'auriez‑vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du législateur des noces de Cana ? Craignez‑vous que nos législateurs français, correcteurs de cette morale longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent : « Femmes, qu'y a‑t‑il de commun entre vous et nous ? » « Tout », auriez‑vous à répondre. S'ils s'obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes, opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité, réunissez‑vous sous les étendards de la philosophie, déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être suprême. Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir.




Extrait pour la question g
D'autres exemples encore plus touchants s'offrent à la raison. Une jeune personne sans expérience, séduite par un homme qu'elle aime, abandonnera ses parents pour le suivre ; l'ingrat la laissera après quelques années, et plus elle aura vieilli avec lui, plus son inconstance sera inhumaine ; si elle a des enfants, il l'abandonnera de même. S'il est riche, il se croira dispensé de partager sa fortune avec ses nobles victimes. Si quelque engagement le lie à ses devoirs, il en violera la puissance en espérant tout des lois. S'il est marié, tout autre engagement perd ses droits. Quelles lois reste‑t‑il donc à faire pour extirper le vice jusque dans la racine ? Celle du partage des fortunes entre les hommes et les femmes, et de l'administration publique. On conçoit aisément que celle qui est née d'une famille riche, gagne beaucoup avec l'égalité des partages. Mais celle qui est née d'une famille pauvre, avec du mérite et des vertus ; quel est son lot ? La pauvreté et l'opprobre. Si elle n'excelle pas précisément en musique ou en peinture, elle ne peut être admise à aucune fonction publique, quand elle en aurait toute la capacité. Je ne veux donner qu'un aperçu des choses, je les approfondirai dans la nouvelle édition de mes ouvrages politiques que je me propose de donner au public dans quelques jours, avec des notes.




h) Quelle est la tonalité dominante l. 160‑183 ( et ) ?
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Étape 4

Après avoir effectué ce travail, si vous pensez que vos trois grandes parties doivent être modifiées ou précisées, reprenez‑les.
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Étape 5

Organisez sous forme de plan détaillé les éléments recueillis dans . Pour chacune de vos trois parties, présentez deux ou trois arguments de la manière suivante :

Intitulé de la partie I :
    • argument 1 + analyse d'un passage / citation(s)
    • argument 2 + analyse d'un passage / citation(s)

Intitulé de la partie II :
    • argument 1 + analyse d'un passage / citation(s)

... et ainsi de suite jusqu'à la fin de la partie III

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Étape 6

Approfondissez votre travail grâce aux trois textes proposés ci‑dessous. Chacun de ces textes se présente comme un écho à un argument ou à une analyse développé(e) précédemment.

Question 1
Identifiez le lien entre chacun des textes‑échos et l'œuvre étudiée en vous aidant du .


Question 2
 Complétez votre plan avec ces nouveaux éléments.
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Texte-écho 1
Olympe de Gouges, Le Cri du sage, par une femme, mai 1789

En mai 1789, débutent à Versailles les États généraux : la noblesse, le clergé et le tiers état se réunissent, mais les tensions sont vives lorsque ce dernier refuse de siéger séparément des deux autres ordres. Une grande agitation règne, à laquelle le peuple, et notamment des femmes, se mêle pour soutenir les députés du tiers état. Dans ce discours, Olympe de Gouges s'inquiète des dangers d'une division de la nation et interpelle les femmes.

Ô femmes ! Qu'avez‑vous fait ? Qu'avez‑vous produit ? Avez‑vous pu croire qu'en vous jetant à la tête des hommes, vous conserveriez votre empire1 ? Il est détruit, et vos grâces naturelles ont disparu avec cette noble pudeur qui rendait jadis les femmes si touchantes et si chères à leurs yeux.

Vous avez abandonné les rênes de vos maisons, vous avez éloigné vos enfants de vos seins maternels ; livrés dans les bras de serviteurs corrompus, ils ont appris à vous haïr, à vous mépriser.

Ô sexe, tout à la fois séduisant et perfide2 ! Ô sexe tout à la fois faible et tout‑puissant ! Ô sexe à la fin trompeur et trompé ! Ô vous, qui avez égaré les hommes qui vous punissent aujourd'hui de cet égarement par le mépris qu'ils font de vos charmes, de vos attaques et de vos nouveaux efforts ! Quelle est actuellement votre consistance3 ? Les hommes se sont instruits par vous‑mêmes, de vos travers, de vos détours, de vos ruses, de vos inconséquences4 ; et ils sont enfin à leur tour devenus femmes.


1. Votre pouvoir, votre influence.
2. Trompeur, déloyal.
3. Votre crédit, votre considération (auprès des hommes).
4. Votre conduite légère.
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Texte-écho 2
Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, 1782

Choderlos de Laclos raconte sous forme de roman épistolaire la relation entre deux nobles libertins, la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont. Dans la lettre 81, la Marquise dévoile au Vicomte la stratégie de dissimulation qu'elle a développée pour mieux s'affranchir de la tutelle masculine..

Entrée dans le monde dans le temps où, fille encore, j'étais vouée par état1 au silence et à l'inaction, j'ai su en profiter pour observer et réfléchir. Tandis qu'on me croyait étourdie ou distraite, écoutant peu à la vérité les discours qu'on s'empressait de me tenir, je recueillais avec soin ceux qu'on cherchait à me cacher.

Cette utile curiosité, en servant à m'instruire, m'apprit encore à dissimuler : forcée souvent de cacher les objets de mon attention aux yeux qui m'entouraient, j'essayai de guider les miens à mon gré ; j'obtins dès lors de prendre à volonté ce regard distrait que depuis vous avez loué2 si souvent. Encouragée par ce premier succès, je tâchai de régler de même les divers mouvements de ma figure. Ressentais‑je quelque chagrin, je m'étudiais à prendre l'air de la sécurité, même celui de la joie ; j'ai porté le zèle jusqu'à me causer des douleurs volontaires, pour chercher pendant ce temps l'expression du plaisir. Je me suis travaillée avec le même soin et plus de peine pour réprimer les symptômes d'une joie inattendue. C'est ainsi que j'ai su prendre sur ma physionomie cette puissance dont je vous ai vu quelquefois si étonné.

J'étais bien jeune encore, et presque sans intérêt : mais je n'avais à moi que ma pensée, et je m'indignais qu'on pût me la ravir3 ou me la surprendre contre ma volonté. Munie de ces premières armes, j'en essayai l'usage [...].


Lettre 81


1. Puisque je n'étais pas encore mariée.
2. Dont vous avez fait l'éloge.
3. Voler.
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Texte-écho 3
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, 1784

Dans cette comédie, Beaumarchais questionne notamment le bien‑fondé des inégalités dans la société, qu'elles soient entre les classes sociales ou entre les sexes. Un coup de théâtre a eu lieu juste avant cet extrait : Figaro vient d'apprendre qu'il est le fils illégitime de Bartholo et Marceline.

BARTHOLO. – Des fautes si connues ! une jeunesse déplorable !

MARCELINE, s'échauffant par degrés. – Oui, déplorable, et plus qu'on ne croit ! Je n'entends pas nier mes fautes, ce jour les a trop bien prouvées ! mais qu'il est dur de les expier1 après trente ans d'une vie modeste ! J'étais née, moi, pour être sage, et je le suis devenue sitôt qu'on m'a permis d'user de ma raison. Mais dans l'âge des illusions, de l'inexpérience et des besoins, où les séducteurs nous assiègent, pendant que la misère nous poignarde, que peut opposer une enfant à tant d'ennemis rassemblés ? Tel nous juge ici sévèrement, qui peut‑être, en sa vie a perdu dix infortunées2 !

FIGARO. – Les plus coupables sont les moins généreux ; c'est la règle.

MARCELINE, vivement. – Hommes plus qu'ingrats, qui flétrissez par le mépris les jouets de vos passions, vos victimes ! C'est vous qu'il faut punir des erreurs de notre jeunesse ; vous et vos magistrats, si vains3 du droit de nous juger, et qui nous laissent enlever, par leur coupable négligence, tout honnête moyen de subsister. Est‑il un seul état4 pour les malheureuses filles ? Elles avaient un droit naturel à toute la parure des femmes : on y laisse former mille ouvriers de l'autre sexe5.

FIGARO, en colère. – Ils font broder jusqu'aux soldats !

MARCELINE, exaltée. – Dans les rangs même plus élevés, les femmes n'obtiennent de vous qu'une considération dérisoire : leurrées de respects apparents, dans une servitude réelle ; traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes ! Ah ! sous tous les aspects, votre conduite avec nous fait horreur ou pitié !


Acte III, scène 16.

1. Réparer.
2. A causé la perte de dix malheureuses filles.
3. Vaniteux, orgueilleux.
4. Une seule place dans la société.
5. Quand Beaumarchais écrit cette pièce (en 1778), les femmes couturières n'étaient autorisées à confectionner que les vêtements d'enfants et certains vêtements de femmes.
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Placeholder pour Beaumarchais, Le Mariage de FigaroBeaumarchais, Le Mariage de Figaro
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Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, mise en scène de Jean‑Pierre Vincent au Théâtre National de Chaillot, Paris, 1987. Avec Roch Leibovici (Chérubin), Didier Sandre (Le Comte) et Dominique Blanc (Suzanne).
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Guide de lecture

Texte‑écho 1

Question 1
Par quels procédés argumentatifs Olympe de Gouges tente‑telle d'éveiller la conscience des femmes ?

Question 2
Quelles critiques l'autrice adresse‑t‑elle aux femmes ?


Texte‑écho 2

Question 3
Comment la Marquise caractérise‑t‑elle l'éducation qu'elle a reçue et celle qu'elle s'est elle‑même forgée ?

Question 4
 En quoi la stratégie qu'elle développe est‑elle une stratégie de survie ?


Texte‑écho 3

Question 5
En quoi consiste l'injustice subie par les femmes selon Marceline ?

Question 6
 Celle‑ci est‑elle commune à toutes les conditions sociales ? Expliquez.
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