Perdiguier est placé à seize ans chez un menuisier d'Avignon. Hiver comme été, il doit se lever à 5 heures et travailler jusqu'à 8 ou 9 heures du soir [...]. Le dimanche, il faut de plus mettre de l'ordre, ranger le bois, balayer : l'apprenti n'est guère libre avant 10 heures ou midi [...]. Adroit et appliqué, il a le goût et le sens du travail, mais on ne lui demande que de refendre les bois, de corroyer les surfaces, de tailler les chevilles. Le maître se réserve de tracer et d'assembler, sans se soucier de faire progresser son apprenti. Le jeune Perdiguier, après six mois de cette désolation, commence à protester [...]. Quand il comprend que le menuisier le tient « dans l'ignorance du métier afin de l'exploiter plus longtemps », que ce n'est pas ici qu'il apprendra le traçage et l'assemblage, il quitte l'atelier et va s'embaucher chez un certain Poussin, un ami de son père.