Métiers, compagnons, compagnonnage et chef-d'œuvre au XIX^e siècle

• Face aux puissantes corporations dominées par les maîtres, les compagnons des différents métiers s'organisent en devoirs dès le XV^e siècle. Au XVIII^e siècle, ces organisations défendent les intérêts du monde ouvrier. Mais en 1791, la Révolution française interdit toutes les associations ouvrières. Les corporations disparaissent, tandis que les devoirs subsistent discrètement.


• Les sociétés compagnonniques s'opposent, en 1803, à l'instauration du livret ouvrier qui vise à accroître le contrôle des autorités sur les déplacements des travailleurs. Elles organisent également des grèves pour obtenir de meilleures conditions de travail.

• Outil de formation professionnelle et d'éducation morale, le compagnonnage est marqué par des rites de passage très codifiés. L'apprenti devient aspirant après la cérémonie d'adoption. Il apprend son métier auprès d'un compagnon, puis débute son Tour de France pour parfaire sa maîtrise des gestes et apprendre d'autres techniques. Il présente ensuite son chef-d'œuvre et devient compagnon après la cérémonie de réception. Il promet le secret sur les rites pratiqués.


• Différents symboles marquent son appartenance aux sociétés compagnonniques : rubans (ou « couleurs »), canne, surnom, codes de reconnaissance, omniprésence de l'équerre et du compas.

• Chef-d'œuvre : ouvrage présenté après le Tour de France pour devenir compagnon.


• Compagnon : ancien apprenti, qui a réalisé son Tour de France et a été reçu compagnon après une cérémonie marquant la reconnaissance de son savoir-faire et de ses valeurs morales.


• Devoir : nom des associations de compagnons ainsi que de l'ensemble des règles qui en régissent le fonctionnement.


• Fraternité : sentiment de solidarité et d'amitié unissant deux individus.


• Métier : activité manuelle nécessitant la maîtrise d'un savoir-faire technique.


• Tour de France : voyage initiatique réalisé par les aspirants compagnons, au cours duquel ils apprennent et développent les techniques de leur métier.

• Les compagnons sont unis par le partage de valeurs fondamentales : goût de l'effort et du travail bien fait, solidarité et fraternité, transmission du savoir et éducation morale. Ces valeurs se retrouvent dans l'organisation du Tour de France : les compagnons itinérants sont accueillis au sein des cayennes et placés auprès des employeurs de la ville. En cas de difficultés (maladie, blessure, vieillesse), ils bénéficient du secours de la communauté.


• Bien que parfois rivales, les différentes sociétés s'unissent au sein de l'Union compagnonnique des compagnons du Tour de France des devoirs unis en 1889. L'évolution de la formation professionnelle et l'autorisation des syndicats entraîne cependant leur déclin.

En 1803 est instauré le livret ouvrier, qui permet de suivre les déplacements des travailleurs sur l'ensemble du territoire.

1. Dans le cours, relevez :

2. Quel rôle les sociétés compagnonniques jouent-elles avant la Révolution française ?

3. Comment les travailleurs évoluent-ils au sein des sociétés compagnonniques ?

4. Répondez en quelques phrases à la problématique du cours.

Dans la société très hiérarchisée de l'Ancien Régime, ...

Les rites et les symboles...

Les principales valeurs des compagnons...