Pour Aristote (384-322 av. J.-C.), la Terre est éternelle et garde perpétuellement son identité car les modifications de la surface se compensent en moyenne. D'autres philosophes nommés stoïciens pensent au contraire que la Terre est engagée dans une succession de créations et de destructions, où chaque fois le même monde est créé avec les mêmes êtres et les mêmes événements. Équilibre perpétuel chez Aristote, répétitions cycliques chez les stoïciens, dans les deux cas il y a conservation du Monde. Jusqu'au Moyen ge, les thèses d'Aristote prévalent, et au XIV^e siècle, le philosophe Jean Buridan affirme : « Je suppose aussi que le monde a perpétuellement existé, comme Aristote semblait l'entendre [...] bien que ce soit faux au gré de notre foi ».

L'archevêque irlandais James Ussher (1581-1656) fournit le calcul le plus célèbre parmi les centaines de propositions qui fleurissent au cours des XVI^e siècle et XVII^e siècle. Sa Chronologie est, comme toutes les autres, issue d'une lecture littérale de l'Ancien Testament. Ussher utilise les données chronologiques de la Genèse (livre relatant l'histoire des premiers habitants de la Terre dans la Bible, le Coran et la Torah), qui donne une lignée mâle ininterrompue depuis la Création jusqu'à Abraham (environ 2000 ans). Il utilise également l'histoire des rois des royaumes de Juda et d'Israël, et des royaumes voisins, en recoupant différentes sources (extérieures à la Bible). Il parvient à donner une date étonnamment précise du premier jour de la Création : 23 octobre de l'an 4004 av. J.-C.
C'est un calcul élaboré, qui croise des sources historiques fiables et des sources qui sans prétention historique, mais il servira de référence et ne sera définitivement abandonné qu'au début du XX^e siècle.

Célèbre pour les conflits qui l'ont opposé à à l'Église, Galilée (1564-1642) n'en reste pas moins un fervent croyant.

J'aurais seulement ajouté que si l'Écriture ne peut errer, certains de ses interprètes et commentateurs le peuvent, et de plusieurs façons, dont une des plus communes et des plus graves serait de s'en tenir toujours au sens littéral du texte.

Que se passe-t-il si on mange ces champignons ? Tant qu'on ne peut pas atteindre l'autre rive, la question est dans le domaine métaphysique, celui de la croyance. Toutes les hypothèses, comme « ils ont un goût de miel », « ils sont toxiques » ou « ils donnent une force surhumaine », ne sont pas réfutables, même si certaines semblent plus farfelues que d'autres.
Grâce aux progrès techniques, un pont a été construit : les champignons peuvent être étudiés. La question est à présent dans le domaine physique car l'expérience est possible. Elle permet alors d'affirmer par l'expérience qu'ils sont toxiques, qu'ils n'ont pas un goût de miel, qu'ils ne donnent pas une force surhumaine, etc.