Les deux dernières décennies ont vu apparaître un nouveau métier : les Chief Happiness Officers (CHO), également appelés les « responsables du bonheur ». […] Il trouve ses origines aux États‑Unis, et plus précisément dans la Silicon Valley où cette fonction aurait été inspirée par Chade‑Meng Tan, qui fut en 2000 le cent‑septième salarié recruté par la multinationale Google. C'est en 2008, en pleine crise économique et après huit ans d'exercice en tant qu'ingénieur, qu'il fit évoluer son poste pour se concentrer sur le bien‑être de ses collaborateurs, au point d'être surnommé le « jolly good fellow » (le « super bon camarade »). Depuis, la fonction s'est développée au sein des entreprises et est apparue ces dernières années en France. Considérant le bonheur des collaborateurs comme un véritable levier d'efficacité et de croissance, un CHO a notamment pour objectif d'accompagner les acteurs d'une entreprise à adapter leur rythme de travail ou à réduire le stress des équipes face à des modes de communication de plus en plus complexes et omniprésents. […]

  La première statistique que nous avons pu voir émerger […] concerne le taux très élevé de féminisation de ce poste : 80 % des CHO français ayant répondu à notre enquête sont des femmes. […] Par ailleurs, près des deux tiers des répondants (65 %) occupent « officiellement » le poste de CHO, alors que les 35 % restants en assurent les missions parallèlement à leur fonction principale. À noter également que seuls 19 % des répondants ont une expérience à ce poste de plus de trois ans, et que l'écrasante majorité (90 %) d'entre eux ont obtenu le poste de CHO à la suite d'un recrutement interne, que ce soit à la suite d'une évolution interne (40 %), d'une création de poste (38 %) ou du changement de l'intitulé de leur poste précédent (12 %). Cela peut laisser entendre que les entreprises préfèrent confier les responsabilités inhérentes à ce poste à un membre de l'organisation qui en connaît les fonctionnements, les valeurs et les équipes. […]

  Concernant le niveau de formation des répondants, 70 % d'entre eux ont un niveau d'étude supérieur ou égal à Bac +3, et plus de la moitié (53 %) sont titulaires d'un diplôme de niveau Bac +5. Si les CHO interrogés viennent de filières très variées, il est intéressant de constater que la filière la plus représentée (44 %) est celle de la communication, bien avant le commerce (15 %) ou le management (6 %).